COVID-19 : passage obligé et perte de repères

Depuis un temps déjà, nous cherchons de nouveaux repères, car du jour au lendemain, le Québec a été mis sur pause. On n’y a pas cru tout de suite, non. On en entendait parler aux nouvelles, de ce qui se propageait à l’horizon, mais c’était encore loin de chez nous. Puis, un vendredi de mars, le gouvernement a décidé de fermer les écoles, et à partir de ce moment-là, plus rien n’a été pareil. La vie telle que nous la connaissions n’existe plus, du moins temporairement.

J’ai perdu mes repères

Tu as perdu tes repères

Même le gouvernement a perdu ses repères

Nous avons TOUS perdu nos repères.

Notre façon de vivre, qu’on prenait pour acquis, a volé en éclats. On a vu se fermer les écoles, les garderies, les centres communautaires, les salles de restaurant, puis les magasins. Les congrès, conférences et rencontres ont été annulés. Plusieurs ont perdu leur emploi, puis un jour à la fois, nous avons compris un peu plus sérieusement ce qui était en train de se passer. On a cessé d’amener nos enfants au parc, on a diminué nos sorties dans les lieux publics, on a fait des provisions pour rester chez soi le plus longtemps possible, puis on a commencé à parler du personnel soignant comme étant des soldats qui vont au front (et avec raison).

Il y a deux semaines…

• je me préparais à donner des conférences voyage
• j’allais partir en Espagne
• j’étais prof d’anglais auprès des retraités
• je faisais de la randonnée régulièrement
• je dansais, j’allais au gym et voyais des amis plusieurs fois par semaine
• j’allais à l’épicerie sans me questionner pour me procurer des légumes et des fruits frais

Bien sûr, vous aurez compris que TOUT ça a changé. Et sans doute que pour vous aussi, la vie a complètement changé.

Il est normal, dans un tel bouleversement, de vivre une grande tension intérieure, de l’angoisse, une détresse émotionnelle et même de ressentir une grande perte de sens.

Maintenant la question est : comment allons-nous nous adapter à tous ces changements ?

Quand j’ai compris que tout était en train de changer, j’ai eu besoin de plusieurs jours pour accuser le coup. J’ai pris un instant pour constater les dégâts que ça avait, dans l’immédiat, sur mon entreprise, ma vie financière, ma vie sociale et mes projets, puis j’ai perdu pied et je me suis laissé prendre au piège par l’anticipation : à quoi ressembleront les semaines, puis les mois à venir? Anxiété, peur, tristesse, et découragement m’ont passé à travers le corps.

Ce n’est pas la première fois de ma vie que je fais face à une perte de repères majeure; je ne suis pas de ces personnes dont on peut dire que la vie a été un long fleuve tranquille. À travers les années, j’ai fait face à plusieurs décès, à la perte de ma santé, à un mariage puis à un divorce, à une conversion (religieuse) puis à une déconversion, et j’en passe. J’ai appris à faire face au changement, même si je le vis toujours avec une certaine résistance.

Aujourd’hui, dans ce qui est causé par la COVID-19, en tant que société nous devons nous adapter au chamboulement majeur de notre système bien établi, de l’accessibilité aux ressources, des échanges internationaux.

Comme individu, nous faisons face à la perte de

🔹Notre vie sociale

🔹Nos projets pour les mois à venir

🔹Notre emploi

🔹Notre salaire

🔹Notre liberté d’action et de déplacement

🔹Nos activités quotidiennes (gym, restaurant, café entre amis, souper en famille, sport en plein air ou sport d’équipe, etc.)

… et j’en passe.

Pour plusieurs, cela va même jusqu’à un sentiment de perte de leur identité professionnelle et sociale, car dieu seul sait comment, et si, tout repartira comme avant.

Après COVID-19, nous verrons naître un monde différent. And it’s gonna be ok. Mais pour l’instant, nous passons par une transition majeure et ce passage obligé n’est pas toujours facile.

Nous sommes en perte totale de repères.

Certains jours vont bien, d’autres moins.

Certains jours nous sommes reconnaissons d’avoir du temps devant nous, alors qu’à d’autres moments nous ne savons plus quoi en faire.

Pour passer à travers cet état d’inconfort, certains s’aspergent de pensées positives pour exorciser le cafard, d’autres se font violence en forçant la recherche de solutions, puis d’autres encore s’apitoient sur leur sort en donnant trop d’espace à une vision négative des choses. Oui, à chacun sa façon de faire.

Moi, j’essaie d’accepter ce qui est. Dans mon article suivant, je vous partage ce que je mets en place pour m’aider à traverser toutes ces fois où dans ma vie, j’ai perdu mes repères.

Une chose est certaine, c’est qu’on en sortira différents. On en sortira avec des compétences et des habitudes nouvelles. Nous en sortirons avec une vision du monde et de nous-mêmes transformée. Et ça, c’est vraiment une bonne nouvelle. Une journée à la fois et nos repères reviendront… différents.

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