Vipassana… en rébellion

Vipassana… en rébellion

Un jour, j’ai voulu explorer d’autres spiritualités. En mars 2013, je participe donc à Vipassana. Depuis le temps que j’entends parler du bouddhisme et que plusieurs me disent comment ils préfèrent cette philosophie à n’importe quelle autre, je désire l’explorer par moi-même pour voir si elle sonne juste pour moi. La bouffe est incroyable : végé, préparée sur place, abondante, généreuse, savoureuse. Le centre est lumineux, confortable, bien organisé. Et pourtant…

Je me souviens…

Je suis dans une retraite bouddhiste silencieuse de dix jours. Il est 4h15 du matin. Je me lève, m’habille, fais mon lit et m’assois sur la chaise tout près pour méditer. Après deux heures, la cloche sonne et je me dirige vers la salle de méditation commune pour méditer pendant une autre heure et demie. Après la méditation de groupe, je me dirige vers la cafétéria en silence et je mange en évitant tout contact visuel. C’est la règle : nous devons éviter tout contact physique et visuel et nous n’avons le droit ni à du papier pour écrire ni à de la musique. Chaque jour nous faisons dix heures de méditation et pendant les pauses, l’activité physique est presque complètement interdite. Je CA-PO-TE. Je me sens bien dans le silence, mais l’interdiction de contacts visuels me fâche. Mon assiette terminée, je vais marcher dehors jusqu’à l’heure de la prochaine méditation. À nouveau je m’assois sur le coussin, je ferme les yeux, respire… et cogne des clous après cinq minutes. MERDE ! C’est la troisième journée et je dors encore ! On m’avait dit que ça passerait mais ça ne passe pas. Mon corps ne dépense pas assez d’énergie, il est en mode sommeil constamment. Je refuse de passer dix jours à dormir quand je suis venue ici pour apprendre à méditer ! C’est à ce moment que je prends une décision qui va changer mon expérience : je vais faire la guerre à mon horaire et au diable les règles ! J’ai besoin d’écrire et de bouger et je vais m’arranger pour y avoir accès. (Journal intime, octobre 2013)

Le lendemain de cet évènement, je commence à utiliser toutes mes pauses pour marcher… et vite ! Tant pis pour la règle. Aussi, je déniche un crayon dans les toilettes, le subtilise, prends du papier pour se sécher les mains et me cache dans une cabine de douche pour écrire sur mon expérience. Les règles ne me conviennent pas et je ne me gêne pas pour les enfreindre. Chaque soir, on nous fait écouter un discours d’une heure, donné par le fondateur de Vipassana. J’en ressors frustrée chaque fois car comme on n’a pas le droit de parler ni même d’échanger des regards, cela fait en sorte qu’on ne fait qu’absorber le message sans même pouvoir en discuter, le questionner ou exprimer nos doutes, désaccords et questions. Je me sens quasiment piégée. Pourtant je sais que des milliers de gens adorent l’expérience Vipassana ; qu’ils y retournent même à chaque année. J’en connais plusieurs personnellement qui ne feraient que vous vanter les bienfaits de ce séjour. Et je comprends pourquoi. Mais moi, la Mélanie brûlée spirituellement que je suis, je m’y sens prisonnière. Je quitte, reconnaissante d’enfin pouvoir exprimer mes objections (je parle sans arrêt pendant un bon deux heures !) et heureuse d’avoir osé essayer l’immersion dans la philosophie bouddhiste.

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