Laisser vivre la femme en moi

Laisser vivre la femme en moi

Cet article fera réagir les gens qui affirment qu’il n’y a aucune différence entre les hommes et les femmes et je m’en excuse. J’ai été tentée de modérer mes propos et de changer des mots, mais je me suis rendue compte que si je le faisais, ça changerait aussi l’histoire telle que je l’ai vécue. Par souci d’intégrité avec mon expérience personnelle, je vous raconte donc ce qui s’est passé, avec les termes qui faisaient sens pour moi. Aujourd’hui, j’avoue que je continue de croire en quelque chose de profondément féminin et de profondément masculin. Nous pourrions changer les termes (féminin, masculin) car ayant été galvaudés, ils ont, pour plusieurs, un goût de clichés défraîchis et sexistes, mais pour le moment, je ne peux nier l’expérience que j’ai de la découverte et du déploiement de ma féminité, et du bonheur profond que cela m’apporte. Je suis tout à fait prête à utiliser les termes « énergie féminine » et « énergie masculine », ces énergies de vie habitant autant les hommes que les femmes. Peut-être un jour explorerai-je toute l’intensité de l’énergie masculine qui m’habite. Mais pour le moment, je vous invite dans le récit de la quête de ma féminité.

Quand je suis revenue au Canada après mon voyage en terre musulmane (voir cet article où j’y fait référence), j’ai réalisé pour la première fois de ma vie que jusque là, j’avais vécu de façon hermaphrodite, ni homme ni femme. Mon expérience dans un pays où, étant femme, je n’avais pas les mêmes droits et sécurités que les hommes, m’avait révélé un côté de moi que je ne connaissais pas : mon cœur de princesse. J’avais envie de douceur, j’avais envie qu’on prenne soin de moi. J’étais fatiguée de mener mes batailles seule.

Pour moi, découvrir ma féminité a donc été premièrement de laisser de la place à cette partie de mon cœur qui est plus vulnérable et qui accepte qu’on se batte à ses côtés.

Quelques mois plus tard, j’ai réussi à mettre la main sur un livre que je cherchais depuis en fait plusieurs années : Captivating : Unveiling the Mysteries of a Woman’s Soul.

“We think you’ll find that every woman in her heart of hearts longs for three things: to be romanced, to play an irreplaceable role in a great adventure, and to unveil beauty. That’s what makes a woman come alive.” John Eldredge

“We desire to possess a beauty that is worth pursuing, worth fighting for, a beauty that is core to who we truly are. We want beauty that can be seen; beauty that can be felt; beauty that affects others; a beauty all our own to unveil.” Stasi Eldredge

Je me souviens comment tout en moi, à ce moment-là, vibrait à la lecture de ces mots. Ça sonnait tellement juste! À partir de ce jour-là, j’ai accepté mon désir d’être belle. Et pas seulement belle extérieurement, mais dans mon entièreté. J’ai arrêté de me dire que c’était vide et superficiel et j’ai décidé de me donner le droit d’être belle, de cette beauté qui part du centre de l’être et qui déborde, ayant quelque part un impact le monde.

Une deuxième étape significative a donc été d’accepter ce murmure en moi qui rêvait de beauté.

Puis est survenu cette crise énorme qui m’a tirée hors de la vie que j’avais à l’époque (cliquez ici si vous n’avez aucune idée de quoi je parle) et je dirais qu’à partir de là, la femme en moi s’est mise au monde. C’est dans cette période que j’ai vécu un moment clé dans ma quête de féminité :

Je me souviens…
Je suis à Rimouski à l’automne 2012. Je viens de commencer mes études en psychosociologie. Alors que je termine ma journée de cours, je croise deux amis au bar étudiant. Je leur demande s’ils veulent venir danser avec moi, mais ils me répondent qu’ils ont des blondes alors non… Et moi de leur répondre que je ne comprends pas le lien.
« Mel, quand on va danser c’est plutôt pour flirter, tu sais le jeu de la séduction et tout…
– Sérieux ? Ah ben moi non. À Sherbrooke je danse du swing à toutes les semaines et il n’y a pas de jeu de séduction !
Les gars partent à rire et me disent d’ouvrir les yeux, que bien sûr même au swing il y a de la cruise. Je suis décontenancée, je me demande si c’est vrai. Je n’ai pas du tout envie qu’ils aient raison et en moi, quelque chose voit même cette dynamique de séduction comme mauvaise.
« Mais voyons Mel, il n’y a rien de mal à flirter, ça fait partie de la game. C’est ça, de vivre notre féminité et notre masculinité. Tu sais, quand on te regarde on ne voit pas encore tout à fait une femme, mais plutôt une fille qui veut devenir une femme. Qui t’a appris à t’assumer dans tout ce que tu es ? » Je suis bouche bée, la question me prend de court. Et voilà que ce qui suit m’assomme encore plus : « Mel, dresse-toi dignement dans toute ta féminité. »

Les paroles de ces hommes-là ont changé quelque chose en moi, dans ma posture intérieure, et j’ai décidé de me dresser dignement dans ma féminité.

Je me souviens avoir partagé ce désir de changement de posture à certains de mes amis gars les plus proches dans mon groupe d’amis de danse swing, leur demandant de m’aider là-dedans. Fidèles au poste, chaque fois qu’ils m’amenaient danser et sentaient que je ne m’assumais pas, ils me soufflaient à l’oreille : « Mélanie, dresse-toi dignement dans ta féminité. » Ça a tout changé !

Par la suite, j’ai passé un an au Mexique, et j’ai vu comment cette étape de vie était aussi là pour me pousser plus loin dans mon désir d’assumer la femme en moi : les femmes là-bas portent des talons aiguilles, du rouge à lèvre et des chandails bedaines (même les femmes plus âgées !), et elles se déhanchent en dansant salsa et bachata.

Je me suis donné le droit d’explorer aussi ces côtés d’être femme : j’ai dansé comme elles et je me suis habillée comme elles.

J’ai poussé mes limites, j’ai testé. Je nous trouve chanceuses au Québec de ne pas se mettre autant de pression pour être super sexy et féminines et j’ai été reconnaissante de revenir dans une culture où hommes et femmes sont tellement plus semblables. Toutefois, je suis aussi reconnaissante d’avoir connu la réalité mexicaine. Je trouve que je suis allée au bout de cette quête de féminité qui m’habitait. À quand l’exploration de mon côté masculin maintenant ? Le temps me le dira

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