Refuser l’anticipation ou les bienfaits de rester dans le moment présent

Refuser l’anticipation ou les bienfaits de rester dans le moment présent

L’anticipation rend fou. Selon le dictionnaire Larousse, elle se définit comme « l’imagination (souvent fantastique) d’événements situés dans l’avenir ».

 

Imagination d’événements.

 

I-ma-gi-na-tion.

 

Anticiper, c’est imaginer le futur, et en général, nous imaginons des situations qui nous semblent réalistes avec les données que nous avons maintenant.

 

Saisissez-vous l’incohérence ? Nous imaginons le FUTUR avec les données que nous avons DANS LE PRÉSENT. Mais qui sait de quoi retournera le futur ?

 

C’est de façon très volontaire que je sur-utilise le terme « imaginer » et ses dérivés, car l’anticipation, c’est ça : imaginer. Et imaginer, c’est accepter de se positionner dans le non réel.

 

Dans cette crise que nous vivons, il est normal que nos niveaux de stress et d’anxiété soient élevés : à moins d’avoir vécu la Deuxième Guerre mondiale, c’est la première fois que nous passons par un événement de ce genre. Nous traversons en ce moment – comme individu et comme société – une perte de repères majeure, un choc de grande envergure, et nous ne pouvons nous référer à aucun événement passé de notre vie pour nous assurer que nous saurons comment bien la traverser. Et ça, ça rend fou.

 

Alors que faisons-nous ? Nous faisons de notre mieux, avec ce qu’on connait. Et comme tout ce que nous vivons présentement est sans précédent, nous angoissons un futur qu’il nous est impossible d’imaginer.

 

Anticiper, nous le faisons constamment. Peut-être vous reconnaitrez-vous dans certains de ces événements charnières :

 

 

Chaque fois qu’une situation difficile se présente à nous pour une première fois, il est ardu, voire impossible, d’imaginer de façon juste quel sera le chemin que nous trouverons pour s’en sortir et se relever.

 

Puis un jour, le chemin se fait.

 

Chaque moment, chaque rencontre, chaque parole, chaque livre lu a le potentiel de m’apporter des pistes d’idées auxquelles je n’avais pas pensé, et auxquelles je n’aurais pas eu accès dans mon hier.

 

L’être humain est résilient. VOUS êtes résilient. Il est important de vous en rappeler à chaque jour de ce confinement.

 

Peut-être êtes-vous de ceux qui, depuis longtemps déjà, luttent avec la dépression, des idées suicidaires, ou qui vivent des difficultés d’adaptation sérieuses suite à une séparation ou un accident majeur, et que vous vous dites : « C’est bien beau tout ça, mais moi je ne suis pas `passé à travers`. » C’est vrai. Des fois, ça prend du temps. Mais pour l’instant, vous êtes toujours là, en plein dans votre chemin de résilience, à continuer de faire de votre mieux pour passer à travers. And it’s ok.

 

OUI, notre vie telle que nous la connaissions n’existe plus pour le moment.

OUI, plusieurs sont appelés à se réinventer.

OUI, nous réalisons que les libertés que nous prenions pour acquis sont beaucoup plus précieuses que nous le pensions.

OUI, cette crise aura de grandes répercussions sur l’économie et sur plusieurs industries. Tout ce que je peux affirmer pour le moment, c’est qu’il y aura des répercussions sur l’économie. Nous ignorons toutefois la teneur exacte de ces répercussions, puisque nous parlons d’un futur qui n’existe pas encore. Alors pourquoi s’en faire maintenant ?

 

Ces temps-ci, j’ai souvent une pensée pour les gens qui ont traversé les guerres du passé. Et pour ceux qui traversent les guerres du présent. Vous savez ce que je me dis ? Heureusement que ces gens ne savaient pas en avance combien de temps la guerre allait durer. Car ce qui permet à l’être humain d’avancer, d’être résilient et d’imaginer des solutions pour s’en sortir, c’est de garder espoir.

 

Espoir qu’on pourra refaire des soupers entre amis.

Espoir qu’on reverra nos parents qui vieillissent.

Espoir que l’entreprise pour laquelle je travaille survivra.

Espoir que tout ça sera bientôt derrière nous.

 

Les gens parlent et prédisent. Ils anticipent. « Le confinement ne durera pas un mois. » « Les rumeurs disent que ça ira peut-être à l’été. » « Ça prendra plus de 18 mois pour développer un vaccin, alors imagine… » Moi, ma question c’est : POURQUOI nous entravons-nous l’esprit avec de telles pensées ? Et pourquoi transmettez-vous ces prédictions imaginaires aux gens autour de vous ? Peut-être que vous gérez bien cette information (imaginaire, je le précise à nouveau), mais soyez conscients que plusieurs, autour de vous, souffrent d’anxiété sévère en ces temps où tout est chamboulé et incertain. Ces chiffres, gardez-les pour vous. Car réellement, PERSONNE en ce moment ne peut dire avec certitude combien de temps durera le confinement. Et ce que nous pouvons faire de mieux, pour retrouver et conserver notre paix d’esprit, est de vivre le moment présent avec joie. Un… moment… à… la…. fois.

 

Pourquoi s’inquiéter du futur alors que le présent n’a pas révélé tous ses secrets?

 

Non, ça ne sera pas facile tous les jours, mais des solutions viendront en temps et lieu, autant pour le monde, que pour notre pays, que pour nous, comme individu.

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