ÉGYPTE : récit de voyage, trucs et astuces (2019)

ÉGYPTE : récit de voyage, trucs et astuces (2019)

25 mars

Vers l’Égypte, c’est avec Yves que je m’envole. Pour lui, c’est un TOUT PREMIER voyage. Tellement premier qu’il n’avait pas de passeport avant janvier. Je me sens tellement honorée d’assister à ses premiers décollage et atterrissage, et le voir tripper. On est chanceux ; on vole avec Air France, une des compagnies qui offre encore un repas de qualité et un téléviseur à chaque passager (ce qui n’est pas le cas avec toutes les compagnies, même sur de longs vols!)

 

Pas facile, une nuit blanche. Enfin, une nuit presque blanche. Après un petit 2h de sommeil, nous atterrissons à Paris pour 11h d’escale. On passe la sécurité et sautons dans le RER B, direction Notre-Dame-de-Paris (45 min de trajet, sortie St-Michel Notre-Dame) Il fait beau et aucune neige au sol 😜 On a le temps de voir Notre-Dame-de-Paris de l’extérieur et de l’intérieur, la Seine, le pont des Arts (saviez-vous qu’ils ont enlevé les cadenas?? Maintenant, des ramparts de verre ne laissent plus la chance aux amoureux de laisser une trace de leur engagement. Oh well, de toute façon pourquoi “s’encadenasser”, je me le demande…), puis nous allons jusqu’au Louvre et passons sous l’Arche de Triomphe. Rendus là, pourquoi ne pas marcher jusqu’à la Tour Eiffel et au Champ de Mars? Suivront le Café de Flore, le jardin du Luxembourg, la rue de Buci et ses cafés… Le tout entrecoupé d’un sandwich en boulangerie pour dîner.

 

Yves s’achète un déodorant à 15 euros (seriously, Paris??), et moi je ne peux pas croire que je n’ai pas empêché ça. Puis, je le convaincs tant bien que mal d’aller visiter les égouts de Paris (visite guidée), pour me rendre compte qu’ils sont en rénovation… Et Yves de répondre “C’est vraiment dommage parce que j’avais envie en c** de voir de la marde!” Superbe première journée!

 

Nous sommes maintenant assis à l’aéroport de Paris, en attente de notre vol pour le Caire. Arrivée à minuit ce soir, heure locale.

 

Cathédrale Notre-Dame-de-Paris

 

26 mars

L’avion atterrit au Caire à 23h30, hier soir. Ça se passe super bien pour passer la sécurité et les douanes ; Yves me dit qu’il s’attendait à quelque chose de plus stressan. De fait, on ne lui demande même pas son visa électronique…!

 

Conseil cellulaire

C’est rare que c’est le cas, mais ici la carte SIM est MOINS CHÈRE à l’aéroport. Je le sais car on a décidé d’attendre d’être en ville avant de l’acheter et alors qu’on aurait payé 12$ pour 20GO de données à l’aéroport avec la compagnie Orange, on paiera au final 12,50$ pour 6GO avec Vodafone. Pourquoi ne pas retourner chez Orange? Et bien parce qu’il n’y a presque pas d’Orange dans la ville!

 

Aujourd’hui 26 mars, on mange le déjeuner fournit par l’hôtel – des melons miel, deux pains blancs avec confiture de figue, beurre et miel, un oeuf et un morceau de baloney – puis on part explorer. L’architecture est superbe, une bonne coche au-dessus du Maroc et d’Israël, selon mes goûts. On visite le musée du Caire, puis après avoir vu des momies de crocodiles, je me sens comblée.

 

Musée du Caire, ça vaut la peine?

Le coût d’entrée est de 12$ (EGP160) ou de 23$ (EGP300) si on veut l’accès à la salle des momies royales. Le musée est énorme, et peut facilement prendre des heures à visiter. L’arrangement et la propreté des lieux est… disons, intéressante : certaines œuvres sont recouvertes de plastique poussiéreux, et parfois tout autant de poussière orne les vitres qui protègent les sarcophages.

 

Pour dîner, on goûte au koshery, un plat typique composé de pâtes, macaronis, oignons déshydratés, sauce tomate, lentilles, pois chiches et sauce à l’ail. Super bon! On saute dans un Uber qui nous amène à Gizeh, vers notre Airbnb avec vue sur les pyramides. Notre hôte Mohamed nous accueille à bras ouverts et nous offre gratuitement une chambre de meilleure qualité, juste parce qu’elle est disponible. Au début, je doute quand même un peu de ses bonnes intentions, mais plus la journée avance et plus je le sens honnête. Il nous aide à réfléchir au reste de notre itinéraire en nous donnant des conseils judicieux, puis en soirée il nous fait visiter les alentours (pharmacie, épicerie, bazar, etc) et nous pointe un restaurant de qualité. Après le repas, Yves et moi nous retrouvons dans une fête d’anniversaire, sur le toit de notre hôtel, à danser et manger du gâteau pas très bon… mais quel beau moment!

 

Et les pyramides dans tout ça?? Su-bli-mes 😍 De les apercevoir à travers les bâtisses, wooooo c’est juste fou. Et encore plus fou : un couple d’amis que je n’ai pas vu depuis un bon 2 ans (sinon plus) était dans un hôtel voisin! Nous avons donc pris un verre (de la crème d’érable Coureur des Bois) sur le toit, tous les 4, à admirer le soleil se coucher derrière les pyramides. Ma-la-de.

 

 

27 mars

Aujourd’hui, on s’est payé un tour privé pour aller voir les sites des pyramides. Après un déjeuner plus que copieux (œuf, purée de fèves, hummus, concombres, tomates, falafels, pain, miel, fromage, frites et ketchup Heinz), nous sommes partis vers Saqqarah, pour admirer les plus vieilles pyramides d’Égypte, qui datent de 7000 ans. En ce moment en rénovation, nous n’avons pas pu visiter l’intérieur de la pyramide principale. Toutefois, nous avons pu entrer dans les tombeaux où un ouvrier balayait le sable (allez savoir pourquoi il faisait ça, après tout on est dans le désert!!) et là… Ouf, j’ai été très touchée. Moi, les hiéroglyphes, ça ne m’a jamais parlé. Surtout pas dans un musée. Mais j’avoue que d’entrer dans un tombeau et de voir le travail des artisans de l’époque, ça m’a renversée. Des gravures en relief, à l’échelle parfaite, certaines engravures identiques (comment est-ce possible??) et avec des détails qui rendent l’œuvre très facile à déchiffrer… Très, très, très impressionnant.

 

Ensuite, arrêt à Memphis, pour voir la plus grande statue de Ramsès II, suivi d’un lunch supposément typique composé de grillades, de riz, d’une soupe de légumes, d’humus, de concombres, de tomates et de sauce tzatziki maison. J’ai alors commencé à croire qu’ils voulaient nous engraisser. Note : Si nous ne revenons pas au Canada dans deux semaines, c’est que nous avons probablement été donnés en sacrifice à un dieu quelconque.

 

Après le dîner, arrêt très, très (trop) typique des tours accompagnés : les boutiques et les écoles d’artisanat. Nous avons poliment refusé car nous voulions profiter le plus possible du site principal : les pyramides de Gizeh. Une fois sur place, j’avoue que j’ai eu une légère montée de lait en comprenant que malgré le prix payé à l’origine et les dires du gars qui nous avait vendu le tour, il fallait débourser environ 110$ de plus (SANS les pourboires) pour entrer sur le site des pyramides, cela sans même pouvoir entrer dans la grande pyramide. Cela incluait 2h de chariot égyptien, des photos fantastiques, l’entrée dans un tombeau, la visite d’une des petites pyramides et une vue sommaire du Sphinx. À l’intérieur de la pyramide, oooooh que c’était étroit! L’oxygène était rare et les touristes trop nombreux. Mais comme je suis heureuse d’avoir vécu ça!

 

Alors… Quels sont mes conseils pour la visite des pyramides?

Si vous tenez à entrer dans la grande pyramide (ce qui, j’en suis sûre, vaut la peine), je suggère d’y aller le matin avant qu’il n’y ait foule sur place. Tour guidé? Oui, pour la qualité des photos prises par les guides et comme le site est grand, je conseille quand même de prendre un transport – chameau, cheval ou chariot. Ils sont, toutefois, très mal traités comparé à nos chevaux au Québec. Saqqarah était bien, Memphis pas un must (selon mes goûts).

 

En soirée, on avait vraiment envie de prendre ça cool et de manger dans un petit resto style street food. Un gars du staff a exprimé le désir de venir avec nous. Ok, pourquoi pas! Le seul problème : il parlait très, très peu anglais. Yves et moi on voulait aller dans un resto à 4 minutes à pied de l’hôtel, mais finalement on s’est ramassés à faire du tuk-tuk à 160km/h, puis dans un resto pour manger des hamburgers, alors qu’on voulait des falafels. Bref, we failed 😂 On tenait ferme à notre plan alors on a marché 26 minutes pour revenir au resto initial, et tout contents, on s’est payé des sandwichs aux falafels à 0,23$. Quand on s’est assis et qu’on a ouvert notre paquet, on s’est vite rendu compte qu’il n’y avait qu’un falafel par sandwich avec un peu de salade de chou. Notre ami nous dit qu’il viendra nous rejoindre sur la terrasse. Et Yves de lancer, épuisé : ” Tout le monde pense qu’on est en couple, crisse, y pourrait pas penser la même chose ce gars-là pis nous laisser tranquilles??” 😂😂 Et bien, quelle journée…!

 

 

28 mars

Ce matin, j’ai dormiiiiiiii! Première fois depuis mon départ en voyage que j’ai une nuit complète. Après un déjeuner copieux comme celui d’hier, avec vue sur les pyramides, nous embarquons dans un Uber qui nous dépose au Caire. On prend le métro pour se rendre dans le Caire copte et admirer l’église suspendue. Le mot “copte” désigne un Égyptien chrétien. Et alors que je m’attendais à voir une église suspendue par un système de cordes ou de lianes, c’est plutôt une très belle et très vieille église qui nous accueille. Par “suspendue”, on entend qu’elle est construite sur deux des colonnes de la forteresse de la Babylone égyptienne.

 

Nous reprenons le métro jusqu’au centre-ville puis nous perdons dans les rues, nourrissons un chat, grimpons (par ascenseur) au sommet de la tour du Caire, puis nous achetons souper et pâtisseries pour survivre… pendant nos 12h de train cette nuit!

 

Ps. Notre arrivée à 20h46 à la gare, alors que le train partait à 21h, m’a beaucoup énervée! 😂 Avec la foule de monde et les gens qui marchent (beaucoup trop) lentement, disons que j’ai dû perdre quelques grammes en sueur de stress!

 

Cliquez ici pour voir notre voyage en vidéo!

Cliquez ici pour lire mon article “technique” sur l’Égypte (liste de restaurants, d’hébergement et d’activités par ville visitée).

 

29 mars

Nous nous réveillons sur le train ce matin, vers 7am. Nous avions un siège en première classe, assis, très inclinable et assez large.

 

Note

Il est idéal de prévoir eau et nourriture, mais dans le cas d’un oubli ils vendent de tout sur le train. À 9am (heure de notre supposée arrivée), le train entre en gare… de Louxor!! Whaaaaat? Louxor est à une bonne distance de Assouan. Une très bonne distance. Nous nous rassoyons et prenons notre mal en patience. Ce n’est que 3h plus tard que nous arriverons finalement à Assouan, plus écouettés que jamais.

 

Un taxi nous amène au ferry et nous fait payer trop cher, même si je le négocie de presque moitié prix. Oh well! Je lâche prise. Nous prenons un bateau vers l’île Éléphantine, où se trouve notre guesthouse. Assouan, c’est une petite ville remplie de bâtisses et de commerces. Éléphantine, à 5 minutes en bateau, au milieu du Nil, c’est la campagne, les maisons en mur de paille et d’argile, les murs à moitié effondrés. Assouan c’est le peuple égyptien, Éléphantine le peuple nubien. Des gens calmes, accueillants, qui ne poussent pas autant les ventes, et à la peau plus noire. Je me sens dans le Laos de l’Égypte, je vis un coup de cœur de lenteur et d’authenticité. En se promenant dans le village, des enfants jasent avec nous pour pratiquer leur anglais. Des gens nous invitent dans leur maison, nous offrent le thé et nous montrent des tonnes de crocodiles empaillés de toutes les tailles. Non intéressés à visiter des musées, nous trouvons une roche pour nous asseoir et admirer le Nil en mangeant des peanuts, notre seul repas de la journée (à ce point). Une jeune fille de 8-9 ans nous montre ses talents de vendeuses de flûtes en insistant lourdement sur le “wahed euro” (un euro). Comme nous ne voulons vraiment pas de flûte, nous achetons la paix en lui donnant des peanuts.

 

Après une bonne heure de contemplation, on se décide à continuer notre visite, cette fois par la voie des eaux, en engageant un père, un fils et un saint-esprit… oups pardon, une felouque (bateau à voile typique d’ici). Au menu : une bonne brise, du calme et un superbe coucher de soleil.

 

 

La journée s’est terminée par un souper (enfin, un repas!) sur les rives du Nil: une bonne tajine au poulet. Demain, lever à 3am pour aller visiter un des must en Égypte…

 

 

30 mars

Hier soir, nous avons pris le temps de regarder notre plan des jours à venir. À cause de ça, nous nous sommes couchés dépassé 23h… et devions nous lever à 3am ce matin!

 

Disons que quand Yves vient me secouer pour me sortir du sommeil, ça me prend un petit 10 secondes à me rappeler pourquoi il est si effronté de me réveiller si tôt 😂 On part avec notre petite boîte à déjeuner, sautons dans un bateau qui nous fait traverser à Assouan, puis dans une minivan qui nous amène 3h encore plus au sud, à Abu Simbel, sur les rives du lac Nasser.

 

Notions historiques et pratiques…

Le lac Nasser est créé artificiellement suite à la construction du haut barrage, quelque part dans les années 50-60. Il inonde le territoire nubien, submergeant des iles et menaçant d’engloutir des monuments historiques importants pour le peuple nubien, dont les temples d’Abou Simbel. L’UNESCO déplace donc les 2 temples sur une colline artificielle entre 1964 et 1968.

 

Les temples en question ont été construits par le pharaon Ramsès II suite à une victoire de guerre, et étaient dédiés à son culte. L’expédition nous aura coûté 350EGP/personne pour le transport, 215EGP/personne pour l’entrée sur le site et 300EGP pour le droit de prendre des photos (et nous, ils nous ont réellement demandé notre billet photo, à 3 reprises!)

 

Bref… 6 heures de minivan pour aller visiter ce superbe site historique. En après-midi, nous visitons le site de l’obélisque inachevé (il aurait été le plus haut de l’histoire, mais a craqué pendant sa construction, après 7 mois d’ouvrage) J’ai vu plusieurs lieux historiques anciens, mais j’avoue que l’ingénierie des Égyptiens me renverse. Sculpter des structures dans la pierre, directement du sol… J’en reviens juste pas. L’entrée sur ce site est de 80EGP.

 

Après un bon dîner partagé avec un nouvel ami Allemand, nous retournons sur notre ile et prenons une bonne heure à admirer le Nil à nouveau.

 

Nous devions partir demain en bateau vers Louxor, mais les plans ont changé ; supposément que les bateaux ne quittent pas le dimanche. Bon… Vrai ou non, aucune idée. Pas grave ; on adaptera nos plans en conséquence et on gardera le sourire. C’est ça, le voyage!

 

31 mars

Ce matin, réveil à 8am après plus de 8h de sommeil. Oooooh que je l’ai trouvé dur, ce réveil! On dirait que mon corps réclame le repos que je lui refuse depuis mon arrivée ici.

 

La bonne nouvelle, c’est que nous avions prévu une journée assez relaxe, sans presse. Le staff ici nous avait organisé un tour de bateau privé vers les Tombes des Nobles et un village nubien.

 

D’ailleurs, parlons-en, du staff ici. Nous sommes dans un petit hôtel/auberge tenu par des Nubiens et je suis extrêmement touchée par les gens que je découvre. Kafana (le genre de gérant) nous a amené aller-retour 2 fois dans le meilleur resto de l’île pour être sûr qu’on ne se perde pas. Il nous fait à déjeuner et nous sert le thé toujours avec le sourire. Lui et Slam, le proprio, nous ont aidé à booker des tours à très bon prix. Je sais que vous allez me dire que c’est leur job, mais c’est la première fois qu’on n’a pas l’impression de se faire avoir ici dans le pays, et que quelque part, ils le font aussi par bonté de cœur. Leur volonté de servir est mise à notre profit avant le leur.

 

Bon, si je reviens à notre journée… Les Tombes des Nobles, c’est un site où des momies nobles… ou de nobles momies… who knows… ont été découvertes. 😂😂 Bref, on a visité des tombeaux vides (ou de vides tombeaux… bref des trous 😅… Je suis fatiguée!) Alors que j’étais dans un tombeau, un homme est venu nous avertir. Moi de me dire: “Hey, j’ai payé mon entrée, alors j’ai le droit d’être ici!” Malgré tout j’obéis et je sors du trou. Et lui nous dit de le suivre. Moi et Yves on se regarde; est-ce qu’on vient de se faire imposer un guide? (il faut dire que les Égyptiens s’imposent beaucoup) On suit l’homme en gougounes (alors que nous on a des bottes de rando!) et il débarre une des tombes pour nous. Au final, il en débarrera 3. Superbes, vraiment. Mais pour moi, le moment fort est lorsqu’il propose de prendre une photo avec moi. Au lieu de regarder la caméra, il pose son regard dans le mien et y reste. Et là, our eyes lock. Nos âmes semblent se parler. Depuis mon arrivée ici que je suis attristée de ne pas pouvoir réellement connecter avec le peuple, à cause que tout, ici, est business. Mais aujourd’hui, à ce moment-là, je touche quelque chose de plus authentique. Et mon cœur en est renversé.

 

On quitte les tombes et on embarque dans notre bateau. 35 minutes plus tard, on arrive dans un village nubien hyper coloré, avec des maisons couleur bonbon. C’est beau et les gens ici sont moins “pushy“, mais ça reste un endroit où, comme touristes, il est ardu d’aller en profondeur avec les gens, la langue imposant une grande barrière (et Google traduction est inutile ici car les gens parlent leur propre dialecte).

 

Demain, on quitte cette belle île.

 

 

1er avril

Au déjeuner ce matin, Kafana (le gérant de l’auberge) m’annonce une mauvaise nouvelle : notre croisière est annulée. QUOI?? Non, c’est pas possible. Il nous demande si on serait prêts à rester 1 ou 2 nuits de plus sur l’île. Non… Non… Ce n’est PAS possible. Je lui demande d’autres options. Il propose peut-être une voiture privée, me dit qu’il fera les démarches après le déjeuner. NON! C’est maintenant, car si on n’a pas l’option de la voiture privée, on prend nos trucs et on traverse vers Assouan pour essayer de booker une autre croisière pour aujourd’hui même. Kafana se confond en excuses, et moi je bouille. Je déjeune et je suis fâchée, fâchée car on a déjà payé la croisière au proprio de l’auberge, qui a supposément pris un vol hier vers le Danemark (sa copine y vit) et là, on risque de perdre notre croisière ET notre argent. Je frappe un mur; ma confiance en l’honnêteté de Kafana et Slam s’effrite. Est-ce qu’ils sont, au final, comme les Égyptiens croisés jusqu’à maintenant : magouilleurs et malhonnêtes? Je vis de la colère et une grande déception. Dès que je finis ma dernière bouchée, je laisse Yves à la table et m’en vais retrouver Kafana. “Comment allons-nous récupérer notre argent?” Il me ramène vers Yves et me dit : “Mélanie… C’est une journée spéciale aujourd’hui. Tout ça n’est qu’une blague. Bon poisson d’avril!” J’ai la mâchoire qui se décroche de surprise. Jamais on ne m’a si bien eue! Merci à Yves pour la bonne blague, et à Kafana pour sa complicité! Yves, lui, a vraiment passé un bon déjeuner 😂😂 Nous quittons cette auberge un peu réconciliés avec le peuple égyptiens. Les Nubiens apportent réellement quelque chose de plus « vrai » au voyage.

 

C’est alors que commence notre périple sur le Nil. Nous passons l’après-midi sur le bateau. Quel luxe pour moi, habituée de voyager en dortoir et en Couch Surfing! C’est beeeeeau, et la nourriture est délicieuse. On arrive au site de Kom Ombo tout juste avant le coucher du soleil. Kom Ombo, c’est un des temples les mieux conservés, celui de deux dieux: le dieu crocodile et le dieu faucon. La structure est imposante, magnifique, remplie de détails.

 

Le retour au bateau se fait bien, mais il manque un peu d’organisation ou de directives claires. On se fait débarquer à un certain endroit, puis on remonte à un tout autre endroit, le bateau s’étant déplacé. C’est juste qu’au nombre d’embarcations sur place, cela conjugué avec la noirceur de la nuit, il peut être ardu de retrouver le bon bateau…

 

La soirée se termine autour d’une coupe de vin et de bonnes conversations avec des voyageurs du Canada et de l’Afrique du Sud.

 

 

2 avril

Mais pourquoi diable nous réveiller si brutalement ce matin à 6am par un wake up call? Yves et moi nous levons un peu marabouts, lui du pied gauche et moi du droit 😂😂

 

À 6h30, les portes du bateau s’ouvrent pour nous laisser explorer la ville d’Edfou et le temple d’Horus, le dieu faucon. La ville est sale, délabrée, laissée à l’abandon. La pauvreté nous entoure et nous pèse. Les enfants nous suivent et nous demandent des dollars, les plus vieux nous souhaitent la bienvenue.

 

Le temple d’Horus, c’est le plus grand temple greco-égyptien encore debout à son lieu d’origine, et le plus intact. C’est É-NOR-ME. Je parcours ses 12 salles d’offrandes en m’attardant aux hiéroglyphes détaillés, voyant des visages de dieux/personnages que je n’avais pas vu jusqu’à maintenant dans les autres temples. Je remarque que les plafonds ont été victimes des flammes, et que plusieurs hiéroglyphes ont été volontairement abîmés au niveau des visages et des pieds.

 

 

Retour au bateau, déjeuner, puis une journée hyper tranquille à lire, écrire et profiter du soleil sur le pont. Cette petite croisière m’offre réellement un temps de repos!

 

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3 avril – Louxor

Lever à 3h20 ce matin, à Louxor. Étrangement, le réveil se fait facilement. Comme le corps est mystérieux pour moi… des matins ardus et d’autres plus faciles, cela ne semblant pas dépendre de mon nombre d’heures de sommeil.

 

Une minivan vient nous chercher et nous dépose dans un petit bateau. On nous sert du thé, puis on traverse le Nil. Une autre minivan nous attend sur l’autre berge et nous amène au site attendu : le lieu d’envol des montgolfières. Comme c’est beau, d’arriver à l’aurore à peine naissante et de voir une dizaine de montgolfières se gonfler et s’illuminer devant nous! Nous embarquons 20 personnes dans la nacelle, chacun avec assez d’espace pour être sur le bord du panier et avoir une belle vue. Nous passons 1h dans le ciel, à survoler champs, désert et temples. Un vrai moment fort de notre voyage!

 

 

Nous revenons au bateau pour déjeuner, puis repartons à 8h30 pour une deuxième activité, qui durera tout l’avant-midi. Louxor, c’est une ville extrêmement riche de ruines encore en excavation; ça m’a quand même impressionnée. Le tour commence par la visite des Colosses de Memnon, d’imposantes statues qui auraient été les gardiens du temple d’Amenhotep III. Les statues elles-mêmes sont très abîmées, et je lève mon chapeau à ceux qui ont accompli le travail de reconstruction, qui a dû être un vrai casse-tête.

 

Ensuite, visite du temple d’Hatchepsout (100EGP), la reine égyptienne ayant eu la plus grande influence pendant son règne. Elle était quasiment considérée comme un homme, à un point tel qu’elle est parfois représentée avec une barbe. Temple plutôt carré, loin d’être mon préféré de par son style. Par contre, quelle montagne époustouflante!! Dans chaque temple, des hommes habillés de vêtements traditionnels nous attendent: “Hello! Where are you from? Oh… Canada. Canada Dry! Welcome to Egypt.” Et ensuite, une fois ce discours de charme entamé, on est pris au piège; ils nous suivent et insistent pour nous offrir des histoires non demandées, des prises de photos ou des blagues bien ennuyeuses. À mon 9e jour en Égypte, je ne suis PLUS CAPABLE d’être patiente et de leur dire non poliment. Aujourd’hui, j’étais prête à mordre. Un peu plus et je leur lançais mon dentier.

 

Note à part… Saviez-vous que Cléopâtre n’était pas Égyptienne, mais Grecque?

 

Prochain arrêt : la Vallée des Rois. Au milieu de cette grande étendue de terre aride et désertique, 62 tombeaux ont été excavés. Le billet (200EGP) donne accès à 3 tombeaux au choix. Suite aux recommandations d’un ami, j’entre dans celui de Ramsès III, Ramsès IV et Tsawret. Il faut payer 300EGP pour avoir le droit de photographier. Croyez-moi, ces tombeaux sont très impressionnants et valent largement le coût, selon moi. Ils sont extrêmement bien conservés et encore très colorés, ce qui les démarque des autres lieux vus jusqu’à maintenant. Vous voyagez à plusieurs? Payez un seul droit de photo en groupe! C’est ce que nous avons fait avec des amis rencontrés sur le bateau.

 

 

Dernier arrêt, le temple d’Habu. À ce moment du tour, le temps pressait et nous n’avons eu que 15 minutes pour l’explorer. J’en ai eu le souffle coupé; je ne m’attendais pas du tout à un temple aussi grand. On dirait que tout est démesuré ici, que tout a été fait par et pour des géants. Mais comment ont-ils fait, les Égyptiens, pour bâtir de tels bâtiments? J’aurais aimé avoir plus de temps pour visiter ce temple. Prochaine fois, insh’allah (si Dieu le veut).

 

Nous passons le reste de la journée à profiter du pont du bateau pour une dernière fois. Demain, on quitte le navire.

 

… non, je ne porte pas de dentier 😉

 

4 avril – TOUTE UNE JOURNÉE (de marde)…!

Aujourd’hui, et Yves et moi sommes passés en phase 2 du choc culturel. La phase 1 étant la lune de miel, la phase 2 est la phase de choc, de crise et d’irritation. Je vous raconte, surtout du point de vue d’Yves, avec qui j’ai écrit ce texte, tordue de rire…

 

On sort de notre bateau 5 étoiles ce matin à 8h30. Ahmed, notre hôte Couch Surfing, nous dit qu’il nous attend dans le stationnement des taxis. On le rejoint pour se rendre compte qu’il est à pied. 10 minutes plus tard, il nous fait embarquer dans un bus local, c’est-à-dire une minivan.

 

“J’suis deux fois ta grandeur, trois fois ta largeur, pis on embarque dans un autobus pour nains, tabarnak! “, de dire Yves. On s’assoit, Yves a les genoux dans le front, et Ahmed nous offre de la soupe au poulet. Quoi? Il répète.. Chicken soup.. On ne comprend pas… Puis il répète et on finit par comprendre qu’il nous parle d’Hatchepsout, d’un des temples qu’on a visités hier.

 

Le bus nous laisse mille fois trop loin du ferry (notre hôte reste sur la west bank, donc nous avons un ferry à prendre pour nous y rendre), c’est-à-dire à mi-chemin entre l’Égypte et Israël 😂 on marche un bon 30 minutes. Il faut dire que moi j’ai un sac à dos, mais Yves a une valise à roulettes qui pèse 50lbs. Sur de belles rues pavées, ça passe encore, mais sur des rues pavées de caca de cheval, ça use. Ça use les muscles, mais aussi les roulettes. Avant même la fin de notre marche, les roulettes arrières sont complètement finies et la valise traine à terre. “J’ai l’impression de tirer mon gars dans une traine sauvage, sur de l’asphalte, câlisse.”

 

On prend le ferry public (5EGP) et une fois sur l’autre rive, Ahmed abdique: on prend un taxi. Ahmed nous ouvre son appartement. Réaction de Yves : pas trop content, un appartement miteux, vide, poussiéreux, non accueillant. Ma réaction : c’est assez bien, plutôt dépareillé, grand, une expérience Couch Surfing typique quand je pense à un pays plus pauvre que le mien. Des perceptions bien différentes 😂

 

On laisse nos trucs à l’appart et Ahmed nous laisse aller visiter le temple de Louxor et de Karnak par nous-mêmes. Il nous dit qu’il nous rejoindra après ces visites pour nous aider à acheter nos billets de bus pour demain.

 

Le temple de Louxor c’est un très beau temple, assez imposant lui aussi. Il est 10h30, il fait déjà très chaud, et disons que notre début de journée riche en émotions teinte notre appréciation du lieu. Nous prenons ensuite une calèche (20EGP) vers le temple de Karnak. Le chauffeur nous offre un sacré “deal”, un aller-retour pour 60EGP. What? Non mais, est-ce qu’il nous niaise? Où est le deal si un aller simple coûte 20EGP et l’aller-retour 60EGP?? Ma patience avec la culture égyptienne (du moins leur façon de traiter les touristes) est sérieusement effritée déjà, et ce matin, j’ai la mèche hyper courte. Je me rends vite compte qu’Yves partage mon exaspération: nous semblons être tombés tous les deux en même temps dans notre semaine 😂

 

Au temple de Karnak, on nous fait passer 3 postes de sécurité (le genre de poste où on doit faire passer notre sac sur un tapis roulant, mais que les gardiens de sécurité ne regardent même pas l’écran), puis comme pour tous les sites en Égypte, nous cherchons

1) le comptoir des billets et

2) l’entrée.

Il manque franchement d’organisation et d’indications.

 

Le site est énorme. Le soleil nous plombe sur la tête (un chapeau est réellement un ESSENTIEL pour un voyage en Égypte) et il fait de plus en plus chaud. Le téléphone d’Yves nous indique 29 degrés Celsius, mais nous nous mettons d’accord pour dire qu’il fait plutôt 74. 😂 À 12h30, on est rendus à 86, Yves a déjà perdu 23lbs de sueur, et j’achète une fiole vide typiquement égyptienne pour le mettre dedans quand il est rendu complètement en flaque, par terre.

 

Comme je disais hier (je le répète car on le vit à chaque jour!) : sur les sites de ruines, il faut TOUJOURS s’attendre à rencontrer des hommes qui voudront vous soutirer quelques livres égyptiennes contre des conseils absurdes. “Hi, where are you from? Canada…! Canada dry! Hahaha” Et moi, pu capable, de rouler les yeux. Laissez-moi tranquille! Je veux juste visiter le temple en paix. On en voit un approcher et on devient tendus. Hier, je les aurais mordus; aujourd’hui, j’avais envie de leur crier après et de leur faire un doigt d’honneur. Une violence qui ne m’habite que rarement, mais qui me parle fort d’une expérience relationnelle aride étendue sur plusieurs jours et basées sur des centaines de contacts. On a peine à réellement profiter de Karnak et à cause de la trop grande chaleur et à cause des gens sur place.

 

Juste avant notre arrivée au ferry, on texte Ahmed qui nous répond qu’il s’en vient. Au ferry, il n’est pas là et ne répond plus à mes messages. On décide d’aller acheter nos billets de bus par nous-mêmes. Toujours pas de nouvelles d’Ahmed. Je commence à douter de lui (Yves doute depuis 6h déjà 😂). Je mesure la situation; nos sacs sont chez lui… J’ai mon passeport sur moi, Yves aussi… Bon, dans le pire des cas on perdra nos sacs mais on a argent, cellulaires et pièces d’identité sur nous. Ahmed finit par nous répondre et nous rejoindre et nous allons finalement diner. Il est déjà 15h et il fait 106 degrés Celsius. 😉

 

Nous marchons avec Ahmed dans le marché, puis il nous amène voir le coucher du soleil en felouque, puis nous allons prendre le thé dans sa famille. Un superbe accueil par ses parents et ses sœurs et nous repartons avec un sac de petits biscuits secs.

 

Vers 19h, nous rejoignons un couple d’amis Québécois pour souper. Nous passons 2h à nous raconter nos péripéties des derniers jours et nous nous rendons compte que notre irritation face à la culture égyptienne est malheureusement bien partagée.

 

Nous rentrons chez Ahmed. Nous étions supposés avoir deux chambres, mais finalement nous n’en avons qu’une. 😲 Je vais me préparer à dormir et alors que j’entre dans la chambre, je vois tout de suite qu’il se passe quelque chose. Yves de dire: “C’est CLAIR que je couche pas là-dedans.” Je regarde les draps, et ils sont tachés… de sperme! J’informe Ahmed, qui les change immédiatement. J’y mets de l’huile de lavande juste au cas, vu le manque de propreté flagrant, et Yves étend sa serviette sur son oreiller pour cacher les cernes noirs 😂

 

On ferme la lumière, et il m’offre de faire le guet: “Y vont nous kidnapper cette nuit… J’peux pas croire… Y faut que j’te fasse confiance en tanarnak pour dormir icitte… ”

 

J’éclate de rire… Les larmes me coulent sur les joues… Heureusement, nous ne passerons qu’une nuit ici. (Une nuit de trop, d’ajouter Yves)

 

5 avril

C’est la première fois qu’on est aussi contents de se réveiller tôt; pour être certains d’avoir le temps de traverser le Nil, déjeuner et s’assurer qu’on a bien une place sur l’autobus de 8am, on met 3 cadrans à 5am. Yves quitte l’appartement soulagé et tire tant bien que mal sa valise à roulettes plates jusqu’au ferry, puis jusqu’au taxi.

 

Pendant qu’il surveille les bagages à la station de bus (parce qu’on ne poussera quand même pas notre luck en traînant sa valise sur une plus longue distance!), je pars seule en mission déjeuner. Je m’arrête devant un stand de rue miteux où un vieil homme sert des sandwichs aux falafels, légumes et purée de beans. Pendant que j’attends, je ris toute seule en imaginant la tête que ferait Yves devant ce kiosque de rue. Depuis le début du voyage qu’il est ouvert à essayer, mais l’expérience d’hier a confirmé sa préférence pour les hôtels et les repas idéalement plus de qualité. Je nous attrape un jus d’orange fraîchement pressé servi dans un sac de plastique, des falafels frais et des croissants au chocolat, et on part vers Hourghada.

 

Le voyage se passe bien; Yves a, cette fois, les genoux dans le front pendant 5h, confirmant notre expérience d’autobus local d’hier comme un simple stage de préparation. Les paysages sont sublimes. À notre arrivée à Hourghada, on se sent carrément dans un autre pays. Il fait plus frais, c’est propre, c’est beau et les gens sont beaucoup plus respectueux.

 

Ahmed (oui, un autre Ahmed) nous accueille à notre hôtel, toujours en construction (comme plus de la moitié des hôtels de la ville). La piscine est vraiment belle, et notre chambre aussi. Nous voulions un endroit avec petite cuisine pour se cuisiner un repas. On dépose les bagages, on regarde dans les armoires pour vérifier quel genre de matériel de cuisine on a (et décider d’une recette en conséquence), puis on part faire les courses. Pain, œufs, fromage et yogourt pour déjeuner, puis pâtes, sauce, légumes et poulet pour souper ce soir. On passe quelques heures à la plage – la mer Rouge est teeeeeellement belle! – puis on rentre pour se faire à manger. C’est là qu’on réalise qu’on a des fourchettes, des couteaux, des verres… mais pas d’assiette! Le proprio vient nous porter des bols fraîchement achetés et poussiéreux, puis nous nous cuisinons un bon bol de pâtes.

 

La soirée se termine à marcher à la marina puis arrêt sur une terrasse, à boire un smoothie fraise goyave et mangue.

 

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6 et 7 avril

Très belle fin de semaine à Hourghada. Samedi, nous avons passé 2 heures sur la mer Rouge sur un bateau avec une coque vitrée qui descend à 6 mètres de profondeur. Faute de faire de la plongée car pour moi l’eau était trop froide, j’ai pu admirer le fond marin, ses coraux et ses poissons multicolores. Il y avait beaucoup de petites méduses mauves, et malgré ma quinzaine de plongée (au Mexique), je n’en avais jamais vu autant. Nous avons ensuite enfilé masque, palmes et tuba pour passer une trentaine de minutes à faire de la plongée en apnée.

 

Nous avons passé l’après-midi à la plage à relaxer et pour souper, on a mangé un steak de chameau et des crevettes géantes avec Michael, un local. Comme c’était la fête de Yves, Michael s’est assuré de le faire passer une belle soirée en nous commandant des shooters et un gâteau d’anniversaire (qui est d’ailleurs arrivé avant le repas 😂).

 

Alors que nous marchions à la marina après le repas, nous sommes tombés sur un petit groupe de danseurs de bachata, salsa et kizomba, et bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de les joindre. Faute d’avoir des souliers, j’ai dansé en pied de bas. Gratituuuude! La soirée s’est terminée à la plage, avec Michael et ses amis, dans un petit shack, à prendre un verre.

 

Dimanche, Yves nous prépare un super déjeuner : des œufs, du pain, du yogourt, un peu de fromage et de la mangue. Vu notre superbe équipement de cuisine (vous vous rappelez qu’on n’avait pas d’assiettes en arrivant ici?), il faut être un vrai chef pour réussir des œufs dans une telle poêle. Il me sert mon assiette en premier, et j’entre alors dans un dialogue de connexion avec mes œufs, pour les remercier de leur sacrifice et honorer leur courte vie. Yves réussit mieux les œufs qui seront dans son assiette et tente d’échanger les plats, mais je refuse catégoriquement : “Tu ne peux pas briser cette relation que je viens de construire avec mes œufs. On se connaît maintenant, ils me font confiance, c’est à moi seule qu’ils se donneront.” Il a levé les yeux et avec un regard dubitatif, il m’a invitée à ne pas partager cette anecdote un peu trop folle. Du coup, j’ai immédiatement pris mon cellulaire pour commencer à vous écrire ma journée 😂

 

C’est grâce à un bon coup de pied aux fesses que nous avons réussi à ramper hors de notre appartement, après seulement 3h de sommeil, pour aller acheter des billets pour notre activité de l’après-midi : un tour de VTT dans le désert.

 

Oooh que j’étais nerveuse. L’aller – 25 km dans des pistes cahoteuses vers un village bédouin – a été stressant pour moi. C’était la première fois que je conduisais un tel véhicule. Au “village”, nous trouvons des bâtisses vides (Yves de dire: “C’est pas des bâtisses, c’est des tipis de paille, des crèches!”), en attente de touristes. Tout ce qu’il y a de plus inauthentique. On nous donne un shooter de thé égyptien (Yves: “Qu’on ne peut même pas caler à cause des osties de graines! J’comprends pas pourquoi ils mettent pas ça dans des poches à thé comme tout le monde!”) puis on nous fait faire 1 minute en chameau (Yves: “36 secondes! On a été arrêté plus longtemps pour des ostie de photos sur lesquelles on voit rien, que la distance parcourue en chameau!”).

 

On reprend nos VTT puis notre guide nous ramène à bon port, en s’assurant qu’on fait de petits détours pour s’amuser en chemin. Et moi, je trippe. Je fais plus confiance au véhicule et je crie de joie dans le désert. On revient à l’hôtel couverts de sable.

 

Pour souper, on va au Star Fish, un des restos bien cotés à Hourghada. En entrant, on nous amène vers des bassins pour choisir notre poisson (🤪!!). Le serveur, en voulant mettre notre poisson perroquet dans un sac, l’a échappé par terre 😂 Le souper est délicieux, le meilleur que nous ayons mangé.

 

… et vous aurez compris que BIEN SÛR, je ne parle pas avec mes œufs.

 

 

8 avril

Après avoir été dire au revoir à la mer Rouge, on quitte Hourghada un peu nostalgiques. Disons que nos journées ici nous ont réconciliés avec les Égyptiens, tant par le rythme de la ville que par notre contact avec l’habitant.

 

On saute dans un taxi, qui nous dépose au mauvais aéroport. Qui aurait pu savoir qu’il y avait 2 aéroports à Hourghada?? Moi qui étais fière d’avoir su négocier un bon prix pour le taxi, au final on a payé 4 fois plus cher que supposé, et ce, vu qu’on a dû prendre 2 taxis et qu’en plus ils nous ont fait croire qu’ils n’avaient pas de change (nous n’avions que des grosses coupures). Belle arnaque.

 

Le voyage en avion vers le Caire est de 1h, comparé à 7h30 en bus.

 

À notre arrivée, les chauffeurs de taxi nous sautent dessus. Ils demandent 300 pour l’aller; je suis outrée et comme vous le savez vu mes derniers textes, ma patience est usée. Je SAIS qu’un aller simple de l’aéroport vaut 150EGP. Je négocie le prix sans fléchir. On conclut le deal à 150EGP. Comme on a juste des coupures de 200EGP, on s’assure par un accord verbal que le chauffeur a du change. Arrivés à destination, BIEN SÛR qu’il n’a pas de change (Yves: “D’ostie de change”).

 

Nous passons l’après-midi dans le Caire islamique, à déambuler dans le marché égyptien local et dans Khan el-Khalili, le marché touristique. On achète quelques souvenirs et reprenons le taxi pour retourner à l’aéroport. Demain, Paris!

 

9 avril – dernière journée de vacances

 

Aujourd’hui, pas besoin de se lever; nous étions debout depuis le 8 au matin 😂 nous sortons de l’aéroport et rejoignons, au Starbucks de la Gare du nord, un ami rencontré à Assouan. Nous déjeunons ensemble en nous racontant des anecdotes des derniers jours, puis nous partons chacun de notre côté; lui au travail et nous, vers Montmartre.

 

Pour se rendre à la Basilique Sacré-Coeur, nous avons monté les 586 marches à genoux, en faisant des chapelets. Bon, il y en a réellement 270, mais vu qu’on est 2, ça fait 540, ça! 😜Yves a la langue à terre et, comme d’habitude, il a les genoux dans le front 🤣 La Basilique est belle et imposante et les rues de Montmartre, pittoresques. Nous arrivons au Moulin Rouge, aujourd’hui un théâtre où un spectacle avec repas coûte 185 euros et plus (sans nourriture et sans breuvage, c’est plutôt 87 euros). Le Moulin Rouge se trouve sur une rue avoisinant plusieurs boutiques érotiques. Il faut dire que le matin même, notre ami rencontré pour un café nous avait montré la photo d’un vibrateur ayant pour forme la tour Eiffel. Yves a aussitôt eu en tête d’en faire cadeau à une amie (pas moi, je vous assure! 😅). Arrivés, donc, dans le “red light parisien”, nous avons eu un plaisir fou à tenter de dénicher l’objet en question. Après seulement trois boutiques, bingo! Le vendeur nous fait même un prix sans qu’on ait besoin de le négocier. Depuis quand les prix sont-ils négociables dans de tels magasins? On se croirait presque en Égypte.

 

Morts de rire après cet achat, nous nous dirigeons vers les Catacombes de Paris, où nous passons une heure à en arpenter les sous-terrain. Grâce à l’audioguide et au billet coupe-file (29 euros, mais des essentiels pour vivre une expérience de voyage réel à travers le temps sans attendre 2 heures en file). Des ossements provenant de plus de 6 millions de Parisiens, sortis des cimetières pour être rangés, tel un casse-tête pour adulte, dans ces cavernes froides de plus de 2000 ans. Une visite qui nous remue profondément et qui termine notre voyage de façon marquante. Tout un voyage… rempli d’imprévus, de rires, d’exaspération, d’aventures… Oui, tout un voyage.

 

 

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