À la question : « De quel sujet aimeriez-vous que je parle sur mon blog ? », on m’a demandé de parler de mes certitudes d’avant et d’aujourd’hui. Et bien laissez-moi vous dire que le processus d’écriture de cet article n’a pas été facile : je me suis assise devant mon ordinateur, j’ai réfléchi pour quelques minutes, après constatation d’une envie de manger, je suis allée me couper une mangue, puis suis revenue m’asseoir. J’ai écrit quelques sujets que je pourrais aborder, je suis allée me chercher de l’eau, puis je me suis rassise. J’ai regardé mes catégories, essayé d’en tirer du sens dans ma tête pour plusieurs minutes, puis je me suis dit que ça serait beaucoup plus relaxant de regardant un épisode de la télésérie quétaine qui m’accroche ces temps-ci. Puis ensuite, la journée a passé, et aujourd’hui j’ai réessayé, mais finalement j’ai fait autre chose et je suis allée voir une amie. Bon, me voilà en train de fuir, clairement. Oh whatever, je me lance… !
Je vais commencer par vous présenter ce à quoi je croyais avant (et j’utiliserai le PRÉSENT, ça sera plus fluide à lire), en abordant seulement les points principaux, car mes croyances étaient en fait assez complètes et complexes. À ceux qui s’y connaissent en dénominations chrétiennes, disons que j’aurais pu me dire chrétienne évangélique presbytérienne.
Inspirée de Dieu (et non dictée – pour moi la différence est importante), la Bible est la Parole de Dieu, sainte et complète. Par inspirée, je veux dire que les hommes qui ont participé à son écriture n’ont pas entendu de voix dans leur tête, mais ont laissé place à l’élan qui les habitait. Écrite par une quarantaine d’auteurs différents sur une longue période de temps, la Bible raconte l’histoire d’amour de Dieu envers l’humanité et son plan pour celle-ci : un plan de vie, de bonheur profond et de connexion intime avec Lui. Toutes les histoires pointent vers un seul homme : Jésus. À mes yeux, les débats sur la véracité textuelle de la Genèse – est-ce que le monde a été créé en 7 jours ou en plusieurs milliards d’années – des miracles ou de l’Apocalypse – prophéties sur la fin des temps – n’ont aucune importance. Je suis attachée à ce livre car à plusieurs reprises Dieu me parle à travers mes lectures, mais pour moi l’esprit derrière la lettre est ce qui compte, plutôt que les détails pointilleux et techniques.
Je crois en un Dieu personnel, c’est-à-dire un Dieu passionné par sa création et qui souhaite ardemment avoir une relation personnelle avec chaque être humain non pas pour les condamner, mais pour faire ressortir leur plein potentiel, leurs dons et leurs forces et les amener à vivre une vie remplie et éternelle. Il est trinitaire, donc un seul Dieu mais révélé sous trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il est au-dessus de toute chose, omnipotent, omniscient, omniprésent, il n’est jamais pris de court par mes choix, ne va jamais m’abandonner et va toujours m’aimer. Il offre le salut gratuitement.
Fait d’être sauvé de la mort éternelle pour vivre la vie éternelle en présence de Dieu. Il est donné gratuitement par Dieu, à la seule condition de croire au sacrifice de son Fils Jésus sur la croix pour nos péchés.
Fils de Dieu, 100% homme et 100% Dieu, personnage historique ayant déjà existé et dont la vie a été ponctuée des miracles décrits dans la Bible. Jésus est le Sauveur, le seul chemin par lequel l’être humain peut atteindre Dieu et entrer en relation avec Lui. Par sa mort sur la croix et sa résurrection, il est le sacrifice ultime et parfait, celui en qui sont accomplies toutes les prophéties de l’Ancien Testament et grâce au sang duquel nous sommes pardonnés pour nos péchés et sauvés. C’est en son Nom que je prie et au fil des années, je découvre le personnage de plus en plus en profondeur et dans toutes ses nuances et je désire baser tous mes choix, mes actions et mes pensées sur sa façon d’être. À mon tour, je veux aimer mon prochain inconditionnellement, pardonner, ne pas me plier à des lois qui n’ont pas de sens, avoir une foi qui déplace les montagnes et pratiquer le servant leadership (un leadership où le leader lui-même a un esprit de service et d’amour). Le Jésus sans couleur que je connaissais dans mon enfance est devenu un Dieu en trois dimensions, de chaire et d’os, tout près de mon cœur. Je suis une vraie chrétienne « What Would Jesus Do » (vous connaissez ces bracelets ? Ils portent les lettres WWJD).
Selon la Bible, la vie après la mort se résume à deux choix : vivre dans la présence de Dieu ou vivre dans un état de séparation face à Dieu. Donc j’y crois. Pour moi, le paradis ne sera pas une vie passée en jaquette blanche sur des nuages à jouer de la harpe éternellement et à chanter des cantiques, et l’enfer ne sera pas une énorme mer de feu où Satan et ses démons prennent un malin plaisir à piquer les fesses des méchants pécheurs qui auront eu le malheur d’oublier de faire une prière de repentance avant de mourir. Je crois que le paradis est en fait un lieu de perfection ultime car être en présence de Dieu signifie être immergé dans l’Amour, le Pardon, la Justice, la Compassion, la Vérité, et tout ce qu’il y a de beau et parfait sur cette terre. L’enfer, en contrepartie, serait un lieu de séparation d’avec Dieu, donc un lieu où nous sommes plongés dans l’absence d’amour, de lumière, de vérité, etc. Dieu n’envoie pas l’être humain en enfer, mais c’est plutôt l’être humain qui choisit d’y aller en refusant d’accepter le sacrifice de Jésus sur la croix pour ses péchés. Dieu désire le salut de tous.
La communauté des croyants, des enfants de Dieu, mais aussi un lieu de ressourcement, de joie, d’accueil, d’amour.
Loin d’être central à mes croyances, je trouve cependant important de le mentionner puisque j’ai dû débattre avec l’idée de Satan énormément durant ma crise de vie. Il est pour moi le némésis de Dieu, ange rebel ayant voulu s’élever pour ensuite chuter. Il est très puissant et je mets longtemps avant de réaliser que jamais dans la Bible on dit de lui qu’il est omniprésent, ni omnipuissant, ni rien de « omni »… ce qui commence à changer ma vision de lui. On aurait dit que je le voyais comme l’égal de Dieu tellement je le croyais puissant et dangereux. Malgré tout, même si un jour ma vision de lui s’est transformée, je le crois quand même très présent et dangereux.
Et puis PIF PAF POUF, mon monde éclate. Et là, c’est le tsunami en moi, un long tsunami qui aura duré quelques années ; tout meurt et laisse place à quelque chose de nouveau et ce qui devait rester, reste. Un chrétien me demandait récemment les questions suivantes :
Crois-tu toujours en Dieu ?
Crois-tu que Dieu est une personne ?
Crois-tu que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu sur terre ?
Crois-tu en l’œuvre rédemptrice que Dieu a voulu accomplir dans le sacrifice de son fils unique ? Crois-tu en l’absolu ?
Et vous savez quoi ? Je ne sais plus. Et pour être honnête, je me souviens m’être dit à ce moment-là : Il ne me pose pas les bonnes questions… Mon paradigme a tellement changé qu’on dirait que ces questions deviennent aussi futiles pour moi que la question de la création du monde en 7 jours. Aujourd’hui, mes croyances sont tellement en mouvement qu’il m’est difficile de me les expliquer à moi-même. Je crois que je n’ai que 4 certitudes :
De quoi est-il fait ? Aucune idée. Mes expériences m’ont révélées un Dieu qui m’aime et qui tient ses promesses, mais j’ai rencontré d’autres personnes qui ont eu des révélations très personnelles d’Allah, de guides de lumière ou de je ne sais qui… Selon moi, il s’agit d’interprétations de signes, de points de vue, de croyances. On attire ce que l’on cherche alors si je suis convaincue de chercher Jésus, je vais voir Jésus dans les signes que la vie m’envoie, alors que si je crois plutôt en des guides de lumière c’est de cette façon que j’interpréterai peut-être les mêmes signes… Vous me suivez ? Et si je ne crois en rien du tout, et bien la vie aussi me servira en me confirmant encore et encore qu’il n’y a rien du tout. Laissez-moi vous raconter une histoire que j’ai trouvée bouleversante :
Alors que j’étais en voyage de randonnée de groupe, j’ai rencontré un couple Suisse. Nous faisons connaissance, sympathisons, puis l’homme nous partage l’histoire de sa femme qui, à un certain âge, a commencé à avoir des problèmes de peau. Elle va voir un médecin, qui lui demande si elle a des racines asiatiques.
– Mais non ! Pourquoi ?
– Parce que la maladie dont vous souffrez ne se voit que dans ces régions.
Confuse, elle rentre chez elle et quelque temps plus temps, aborde le sujet de sa maladie de peau avec son père et les conclusions du médecin. Celui-ci lui avoue alors son histoire à lui : né en france, d’une mère française et d’un père JAPONAIS, son père à lui était venu en Europe pendant la guerre, était tombé amoureux d’une femme et l’avait mise enceinte. Le problème : il avait aussi une femme au Japon ; il avait donc été coupé de sa famille japonaise par déshonneur et le sujet des origines asiatiques était devenu un tabou dans la famille. Sa petite-fille (celle avec qui je montais cette montagne) ne s’était jamais douté que son père était mi-japonais, MALGRÉ SES TRAITS FACIAUX ! Et pourtant, il avait supposément des traits très japonais… Son mari termine l’histoire en disant : « Vous savez, quand quelque chose n’est pour nous même pas une possibilité, même si c’est évident et collé sur notre nez, il est impossible de le voir. »
Ce que j’ai compris avec cette histoire, c’est la force de la foi et de la non foi. Si je veux voir quelque chose, je le verrai, et si je refuse de voir quelque chose, je ne le verrai pas. En tout cas moi pour l’instant, j’ai vécu trop d’expériences avec le monde spirituel pour dire qu’il n’y a rien. Je suis juste extrêmement consciente de ma subjectivité dans tout ça !
J’avoue qu’aujourd’hui, ma vision de Dieu n’est plus claire. On dirait que ce mot a été associé à un goût tellement particulier et distinct en moi que maintenant, il m’est difficile de dire que « je crois en Dieu ». Oui je crois en quelque chose, mais je ne sais plus quel forme il/elle/ça a. Par contre, une certitude qui me reste (pour y avoir tellement goûté), c’est que ce Dieu, la vie, l’univers, les guides, Krishna, ou autre, nous aime profondément, dans tout ce que l’on est.
Je n’arrive plus à croire au blanc et au noir, au pur et à l’impur, au vrai et au faux. Comme j’ai expliqué dans le point 1, je suis tellement consciente aujourd’hui que tout dépend des croyances, des expériences de vie et de nos interprétations de ces expériences que je sais que ce qui me paraît vrai aujourd’hui pourrait me paraître moins vrai demain. Comme vous l’avez peut-être lu dans cet article, j’ai cessé de chercher la vérité ; je cherche plutôt ce qui sonne juste pour moi dans le présent. Et ça aussi, c’est important, car le présent est vraiment le seul élément de temps sur lequel j’ai un peu de contrôle. Mais je me rappelle toujours que les facteurs et éléments rassemblés dans mon présent d’aujourd’hui et qui donc donnent un certain sens à ma vie et à mes croyances ne seront pas nécessairement les mêmes que ceux de mon présent futur. Ouf, vous me suivez ?
Bon ça, je dois l’avouer encore une fois : je suis une fan de Jésus, de l’homme qu’il était et de ce qu’il a partagé comme valeurs révolutionnaires. Même si mes croyances changent et que ma vision de qui il était change, une partie secrète de mon coeur a été touchée tellement personnellement que je conserve envers lui une affection et une admiration particulière. Dans le moment, je ne peux en dire plus sur mes certitudes à son sujet car celles-ci se sont plutôt transformées en incertitudes (le sens de certains de ses enseignements, les miracles et même sa divinité) mais bon, je continue de cheminer là-dedans à chaque jour !
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