Depuis longtemps, je suis en contact avec des amis très proches de moi qui sont homosexuels. Je n’avais jamais eu de problèmes avec ça, jusqu’au jour où j’ai compris que la Bible condamnait ce style de vie. Comme j’ai questionné et argumenté sur le sujet, tentant de comprendre tant bien que mal ! Comme j’aimais Dieu de tout mon cœur et que je voulais le servir du mieux que je le pouvais, je me suis convaincue que je devais désapprouver l’homosexualité mais aimer l’homosexuel. Comme je me sentais inconfortable dans cette opinion ! Puis quelques mois après ma crise de vie, j’entre dans une exposition photo ayant comme sujet la transsexualité. Je suis impressionnée et touchée de voir ces visages et de lire ces histoires de crise, de courage, d’audace. En discutant avec la femme qui s’occupe de l’exposition, elle me dit qu’elle-même est trans. Ces paroles me plongent en moi et je suis surprise d’y trouver…
… et bien rien d’autre qu’un Amour profond ! Je ne sens en moi aucun mur, aucune barrière, aucun « mais ».
À ce moment-là, je déguste cette ouverture en moi ; ça me fait tellement du bien de goûter à cette liberté de penser et d’être !
En écoutant l’histoire de cette femme devant moi, tout en moi est ému de l’entendre me parler de sa crise identitaire, puis du choix à la fois libérateur et courageux qu’elle avait pris de rendre son corps cohérent avec son être en passant du sexe masculin à féminin. Je crois que quelque part, mon cœur vibrait aux mêmes fréquences que le sien vu cette transformation douloureuse, libératrice et courageuse par laquelle j’avais moi-même décidé de passer en quittant ma vie d’alors et en recommençant à zéro.
La semaine suivante, je reçois un courriel de l’Université de Sherbrooke (que je venais d’ailleurs tout juste de quitter pour continuer mon chemin à l’UQAR) m’informant que j’avais finalement été jumelée avec une étudiante internationale. Bon, alors là sur le coup, je ne savais pas quoi faire. Comme je venais de quitter mon programme et de m’inscrire dans une autre université, j’aurais pu écrire au responsable de l’accueil des étudiants étrangers et lui dire que je n’étais plus intéressée, mais…
Quelque chose en moi avait vraiment envie de rencontrer cette fille et de l’accueillir à Sherbrooke. Je lui écris donc pour prendre rendez-vous, et c’est quelques jours plus tard que je la rencontre sur le campus.
« Salut, c’est toi Jacinthe (nom fictif) ? », lui demandais-je en m’approchant.
– Oui, qu’elle me répond. Mais je vais te dire tout de suite quelque chose, je préfèrerais que tu m’appelles Mathieu (nom fictif).
Non, je ne crois pas que ma mâchoire se soit déboîtée comme dans toutes les bonnes comédies, mais je vous assure que le sol est devenu plus mou. J’ai perdu l’équilibre en moi le temps d’une seconde, puis tout ce que j’ai trouvé à dire sur le coup a été quelque chose comme : « Noooooooooon », d’un ton qui aurait pu vouloir dire: « Tu aurais pu me dire que tu avais un besoin obsessif d’enlever la peau des raisins avant de les manger que je n’aurais pas été plus surprise ».
« Mélanie, je vois que tu ne sembles pas à l’aise avec la situation, tu sais on peut demander à ce que je change de marraine. »
Je regarde Mathieu et je comprends qu’il a pris mon expression faciale comme une expression de refus à l’appeler par son nom d’homme, quand en fait ça voulait plus dire : « Tu n’as aucune idée sur qui tu viens de tomber et comment nous sommes faits pour cheminer ensemble. »
Pendant ses quelques mois au Québec, j’ai accompagné Mathieu dans le début de ses démarches de transition. Je me suis sentie hyper privilégiée et touchée d’avoir la chance de vivre quelques pas avec lui et de rencontrer, par le fait même, d’autres membres de la communauté trans. Si j’avais été encore très chrétienne, j’aurais aimé Mathieu de tout mon cœur, mais je n’aurais pas su comment le soutenir dans ses démarches. Il y aurait toujours eu en moi une retenue. Mais en me donnant le droit d’accepter l’autre dans tout ce qu’il est (et moi aussi par le fait même), je me donnais le droit de croire en un Dieu que j’avais eu la chance de frôler du bout du doigt et qui m’avait enseigner l’Amour inconditionnel.
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