Le Jour des morts : une tradition mexicaine inoubliable

Le Jour des morts : une tradition mexicaine inoubliable

Note au lecteur : Dans cet article qui vous raconte la fête du Jour des morts, n’oubliez pas que vous lisez les mots d’une Canadienne qui n’a pas tout compris de la profondeur de la fête et des traditions mexicaines. Je ne vous explique que ce que j’ai saisi de par mes deux expériences in vivo ainsi que de mes discussions avec plusieurs amis sur place, mais peut-être que je fais erreur… Alors svp, prenez cet article avec un grain de sel et allez au Mexique pour vivre l’expérience par vous-même!

 

Ceci étant dit, laissez-moi vous raconter ce que je comprends de cette tradition dont je suis tombée amoureuse…

 

Les morts reviennent parmi nous

Au Mexique, il est raconté que dans la nuit du 1er au 2 novembre, les morts reviennent parmi nous. En fait, si on se réfère aux croyances traditionnelles – un mélange de rituels préhispaniques et chrétiens – les Mexicains croient que la mort n’est en fait qu’un passage, une transition vers une autre étape. L’âme est transportée sur le dos d’un papillon dans le monde de « ceux-dont-on-se-souvient ». Là, elle y est accueillie par ses proches défunts, et l’ambiance y est à la fête! Le Jour des morts est entouré de plusieurs traditions et symboles, dont en voici quelques-uns :

 

Les « altares »

Chaque année, les Mexicains construisent donc ce qu’ils nomment des « altares » – des autels – pour honorer leurs défunts. Un autel est normalement composé de trois étages, représentant le purgatoire, la terre et le ciel. Un chemin de copeaux de bois agrémenté d’une croix de sel, le tout encadré par les fameuses fleurs du Jour des morts, les « zempasuchitl » (la « fleur aux 400 pétales », des soucis en français), mène le mort jusqu’audit autel, sur lequel se trouvent les quatre éléments : eau, air, terre et feu. On y trouvera donc un verre ou un pichet d’eau, pour apaiser la soif du trépassé; des chandelles et de l’encens de copal pour guider l’âme sur le chemin de la maison; du papier « picado » pour symboliser le vent et des aliments divers pour symboliser la terre. Normalement, une arche de fleurs représente l’entrée dans le monde des morts, des crânes en sucre nous rappellent la mort mais aussi la douceur de la vie, et le « pain des morts » symbolise l’état d’être humain. Tout au sommet de l’autel, des photos des disparus tiennent la place d’honneur, entourées des aliments et boissons préférés de ceux-ci.

 

Les « calaveritas »

J’ai encore du mal à bien comprendre ce que sont exactement les calaveritas, mais dans mes mots, ce sont des poèmes ou des petites histoires dans lesquels on se moque du fait que la mort n’a pas encore eu son dernier mot contre nous. Les enfants en écrivent dès le primaire, et d’ailleurs, une amie m’en a offert une à mon dernier passage au Mexique… ?

 

La Catrina

Cette belle femme squelette au large chapeau élégant est une des images les plus répandues du Jour des morts. La première illustration de cette aimable défunte a été créée par José Guadalupe Posada en 1873 et est aujourd’hui un des plus forts symboles de cette fête. D’ailleurs, du 31 octobre au 2 novembre, vous verrez partout dans le pays des hommes et des femmes arborant fièrement les traits de la Catrina, aussi appelée la « dame de la mort ».

Les chandelles et les offrandes

Du 27 octobre au 2 novembre, les Mexicains allumeront une chandelle par jour et déposeront sur leur autel des offrandes pour honorer des «catégories » précises d’êtres décédés. Selon mes recherches et les partages reçus, tous ne s’entendent pas sur les catégories et les dates précises, mais voici une idée :

 

En général, le 3 novembre est la journée pendant laquelle l’autel est rangé jusqu’à l’année suivante.

 

À quoi s’attendre si vous visitez le Mexique dans la semaine du Jour des morts?

Sachez que la région où tous les Mexicains vous diront d’aller est le Michoacan, plus précisément l’île de Patzcuaro. Le Michoacan met en effet la tradition au centre de son identité régionale, et l’île de Patzcuaro est bondée de touriste, surtout dans la nuit du 1er au 2 novembre. J’y suis allée et il était très difficile de profiter de la magie du moment tellement il y avait du monde. La circulation dans le cimetière devait se faire sans s’arrêter, en file indienne bien serrée. Une expérience à vivre, oui, mais la tradition est de plus en plus forte partout ailleurs au Mexique. Cette année, je l’ai vécue à Guadalajara et j’ai été bien servie!

 

À quoi vous attendre, donc? Des défilés, des événements festifs variés, des festivals et des marchés temporaires érigés pour l’occasion… Dans les alentours de Guadalajara, Tlaquepaque se démarque particulièrement de par ses couleurs, son festival et ses événements festifs.

Le 2 novembre, arrêt obligé dans un (ou plusieurs) cimetières. Je recommande particulièrement le cimetière de Zapopan, facilement accessible en métro (ligne 3). Cette journée-là, vous y verrez des dizaines de familles rassemblées autour des tombes de leurs disparus, venant y déposer de la nourriture, de l’alcool, et engageant les services de mariachis pour célébrer la vie du mort. Si vous êtes à Guadalajara, ne manquez pas Calaverandia, un parc thématique magique pour les petits et les grands qui vous invitera à plonger dans le monde du Jour des morts. Je recommande fortement l’achat d’une entre VIP (110$ en 2023) qui vous permettra de couper les files d’attente (et croyez-moi que ça vaut la peine).

Une tradition à rapporter chez soi

Le Jour des morts nous invite à repenser notre relation avec la mort. Elle propose de célébrer la vie, de vivre avec l’espoir d’un après, et même de rire de cette transition obligée qui, pour le moment, n’a pas encore gagné sur nous qui sommes toujours vivants.

Personnellement, chaque 1er et 2 novembre, j’ai une pensée spéciale pour mes défunts. Il m’arrive de rassembler une photo d’eux, des objets qui leur étaient chers, et d’allumer une chandelle en leur honneur. Parfois, je mets aussi un verre d’eau pour la nuit… juste au cas où ils auraient soif en arrivant chez moi. ?

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