Date du voyage : 20 décembre 2018 au 9 janvier 2019 (3 semaines)
Budget à prévoir: 2500-3000$ (sans faire d’aller-retour en Jordanie)
Que vous suiviez l’actualité ou non, vous connaissez probablement cette association de mots : conflit israélo-palestinien. Des mots qui sonnent bien loin de notre réalité québécoise, bien distants. Car au final, que pouvons-nous y faire, n’est-ce pas?
S’aventurer en cette terre de conflits a été pour moi bien touchant. Non, je n’ai pas été témoin de bombardements (heureusement!), mais j’ai vu par dizaine les gardes armés, senti la tension, passé les checkpoints et touché le mur qui sépare les deux peuples. En fait, je pense que j’ai touché plus d’un mur: un physique bien réel, un religieux et un idéologique. Israël et la Palestine ont été pour moi un périple dans les profondeurs d’une foi et d’un conflit bien ancrés, une aventure qui m’a ouvert les yeux sur le quotidien de gens aux cœurs qui battent au rythme de chants sacrés.
J’ai passé 3 semaines en terre sainte. Est-ce que je conseillerais ces pays à une femme seule? Oui, sans hésiter. En Israël comme en Palestine, les touristes sont accueillis chaleureusement et les locaux sont toujours prêts à aider.
J’ai passé mes 2 premières semaines avec deux amis. Pour les premiers jours, nous avons loué une voiture pour visiter la Galilée, au nord du pays.
Normalement, si vous louez une voiture à Tel Aviv, vous ne pourrez aller qu’en Israël. Toutefois, il est possible de louer une voiture à partir de Jérusalem et d’aller aussi en Palestine. Pour visiter Israël, je conseille fortement de louer la voiture directement à l’aéroport. Oui, le coût est plus élevé. Toutefois, comparez les deux scénarios suivants :
Dans mon cas, mon vol arrivait à presque 10pm. Je sors de l’aéroport et paie 50$ pour un taxi, puis environ 30$ pour une nuit en Airbnb assez ordinaire. Le lendemain matin, je dois prendre un train jusqu’au centre-ville, ce qui représente 30 minutes de route et 4$, puis je marche jusqu’à l’adresse indiquée pendant un autre 45 minutes. À la dite adresse, on m’informe que la compagnie a déménagé. Je marche un autre 2,5km avec tous mes trucs sur le dos. Au final, je récupère la voiture vers 12:30pm puis nous conduisons pendant 2h pour atteindre notre vraie première destination.
J’ai donc dépensé 84$ et perdu plus d’une demi-journée.
J’atterris à presque 10pm. Je récupère la voiture et nous partons directement vers le nord. Le lendemain, nous avons donc toute la journée pour profiter de notre première destination.
Comme nous étions 3 à diviser les coûts, il aurait fallu que la location soit 250$ de plus que ce que nous avons payé pour que ça n’ait pas valu le coût.
**ATTENTION : Il est important d’éviter l’autoroute 6 en tout temps dans vos déplacements. Elle est doublement payante du fait que la compagnie de location recevra votre facture par la poste et vous chargera pour celle-ci ET pour les frais d’administration de dossier.**
Je vous invite à consulter le site de Tourist Israel pour des informations complètes et constamment mises à jour.
Pour visiter la Galilée, j’ai opté pour la location d’un Airbnb qui était bien central, à Atzmon, afin de me permettre de me poser et de “rayonner” pendant quelques jours. De cette façon, il est facile de faire l’ouest en une journée (Haifa, Acre, Meggido) puis l’est en une journée (Capernaüm, Tibériade, Nazareth, etc.)
Après la Galilée, nous prenons la direction de Jérusalem. Rappelez-vous d’éviter l’autoroute 6 😉
Nous y arrivons le 24 décembre, en écoutant dans la voiture « Noël à Jérusalem » de Enrico Macias. Dès mes premiers pas dans la ville, je remarque la présence accrue de juifs ultra-orthodoxes. Je suis fascinée. Alors que mes yeux se posent sur les murs de la vieille ville, mon cœur s’excite. Je suis réellement ici, à Jérusalem. Cette ville sera pendant mon voyage un lieu où je reviendrai pour me poser entre mes séjours en Palestine, car elle est très bien située pour permettre d’explorer le nord et le sud de la Palestine, ainsi que les lieux historiques environnants.
Il y a tellement à faire à Jérusalem… Je vous laisse découvrir le reste par vous-mêmes!
Citadel Youth Hostel: Bâtisse au cœur de la vieille ville, avec 800 ans d’histoire entre ses murs.
Abraham Hostel: Plus cher, à l’extérieur des murs, très vivante. Située dans un quartier moderne, au coeur de la vie nocturne. Ils offrent des tours bien renommés, offrent un service de qualité. Bar sur place.
Attention : Trip Advisor vous enverra à Jaffar Sweets pour les pâtisseries. Oui… une belle entreprise familiale, mais HORS DE PRIX! Alors qu’un morceau de knafeh est 6 shekels à l’extérieur des murs, elle est 14 à Jaffar Sweets.
Abraham Tours semble être LA compagnie de tours bien réputée. Avec eux, j’ai passé une journée à visiter 1) la forteresse de Masada (construite par le roi Hérode), 2) Ein Gedi 3) la Mer Morte. Le guide donnait des détails historiques intéressants tout au long du trajet de bus, et des conseils utiles pour profiter au maximum de chaque site.
Tourist Israel est aussi une compagnie à considérer. Ils offrent des expéditions légèrement différentes de Abraham Tours et les prix sont raisonnables. J’ai aimé avec eux ma journée à 1) au champ des bergers à Bethléem 2) à Jéricho, la plus vieille ville du monde 3) à Qumram, mon grand coup de cœur et 4) à la Mer Morte.
À ÉVITER À TOUT PRIX : Si vous allez en Israël à Noël, évitez de céder à la tentation de participer à un tour vous amenant à Bethléem. Oui, l’idée sonne magique, mais chaque année, les guides refusent d’accompagner les expéditions car il y a trop de touristes, ce qui résulte en une soirée chaotique. Cliquez ici pour en lire le récit (rendez-vous à la journée du 24 décembre)
Jardin de Gethsémané (crédit Pixabay)
En territoire palestinien, il est possible de prendre le bus ou le taxi pour se rendre de Jérusalem à Bethléem. Les villes sont tout près, mais vu le mur, il faut prévoir un bon 30 minutes pour se rendre de l’une à l’autre, parfois plus. N’ayez crainte, il est très facile de se déplacer malgré la séparation. Le taxi israélien vous laissera au checkpoint, puis d’autres taxis seront prêts à vous amener où vous le désirez, une fois le mur traversé.
Grande question. La Palestine est sous occupation armée, et chaque jour des maisons sont bombardées, des gens menacés, des gens tués. Toutefois, les Israéliens ne veulent en aucun cas que les touristes soient témoins de telles scènes. Personnellement, je ne me suis pas sentie en danger, bien que j’ai senti, oui, une « bonne » tension politique. Au moment où j’écris ces lignes (début 2019), j’y retournerais sans hésiter.
Ce qui veut dire que les vendredis, la majorité des commerces sont fermés. C’est à bien prévoir dans vos déplacements et dans ce que vous souhaitez visiter !
– Le Walled Off Hotel, à Bethléem, promet une expérience en soi. Connu comme l’hôtel avec la vue la plus horrible au monde, les fenêtres donnent sur le mur séparant la Palestine d’Israël.
– Personnellement, j’ai dormi en Airbnb et Couch Surfing, et j’ai adoré, car cela m’a permis d’avoir un contact avec les gens.
Le musée Walled Off, où l’histoire du mur (mur qui sépare Israël et la Palestine) est racontée, et des témoignages donnés. Prenez le temps de lire les affichettes, c’est extrêmement touchant. Au petit magasin, feuilletez les pages du livre de recettes pour savoir quel repas déguster pendant votre passage en Palestine.
Mur qui sépare Israël de la Palestine (crédit photo Pixabay)
C’est une minivan qui vous amènera à Hébron, une assez grande ville, toujours en territoire palestinien. Ancienne capitale du roi David, Hébron est aujourd’hui terre musulmane, où une colonie juive y a été implantée par le gouvernement israélien, concentrée en majorité dans la vieille ville.
Pour être honnête, je trouve qu’il n’y a pas grand attrait touristique à aller à Hébron. Vous pouvez bien sûr y voir le tombeau des Patriarches, bâtiment construit par-dessus le supposé site où auraient été enterrés Abraham et sa famille. Vous pouvez aussi visiter la vieille ville et ses commerces, ainsi qu’admirer une mosquée…
J’ai été extrêmement touchée par mon passage à Hébron car j’ai connu l’habitant. Allez à Hébron pour rencontrer les Palestiniens avant tout, écouter leur histoire, goûter à leur nourriture. En choisissant avec soin votre Airbnb, vous aurez la chance de vivre une expérience aux saveurs locales. Mon hôte m’a amenée visiter une famille dans la vieille ville, passer les checkpoints (une expérience en soi), puis fumer la chicha. Il m’a raconté son histoire, puis celles de certains amis. Il m’a préparé le thé. Tout ça fait de Hébron un endroit marquant dans mon voyage.
Crédit photo Pixabay
Pour se rendre à Ramallah, il suffit de prendre le bus vert et blanc 218, à partir de Jérusalem. L’arrêt se trouve tout près de la vieille ville, à proximité de la porte de Damas. Capitale administrative de la Palestine, plusieurs déconseillent de s’arrêter à Ramallah vu les tensions politiques.
Quoi faire à Ramallah
Cuisiner un plat palestinien typique avec Abdullah, un homme contacté par Couch Surfing. Il ne parlait pas beaucoup l’anglais, mais quel moment précieux, pour moi, que ce temps chez l’habitant à faire de nos mains une création commune!
J’ai fait 4h de bus (de Jérusalem à Naplouse) expressément pour aller à Naplouse, ville très réputée pour la qualité de sa nourriture. Je voulais goûter spécifiquement au knafeh, car c’est à Naplouse que ce fameux dessert aurait vu le jour. Alors que je me perds dans les rues de la vieille ville, me fiant sur mon GPS qui au final ne me mènera pas à bon port, je trouve le dit restaurant de knafeh où je me gâte avec deux morceaux, puis découvre, au fil de mes déambulations, les différents attraits touristiques de la ville. En faisant des lectures une fois sur place, je me rends compte que je suis dans la ville où a eu lieu l’histoire du bon Samaritain, et j’apprends qu’une communauté de 400 Samaritains vit encore dans la région. C’est CLAIR que je veux les visiter!
Encore une fois, mon coup de cœur parle des gens rencontrés. Que ce soit le propriétaire de la fabrique de savon, le jeune Samaritain, le gardien du puit de Jacob ou mon hôte Couch Surfing… Chacune de ces rencontres laisse une trace de couleur sur mon cœur et contribue à faire de Naplouse une ville où je retournerais, pour l’explorer plus, la goûter plus.
Le fameux knafeh (crédit photo Pear Tree Kitchen)
C’est de Jérusalem qu’il est possible de se rendre à Tel Aviv. Le train ou le bus sont de bons moyens de transport, mais si vous prévoyez voyager un samedi (jour férié à Jérusalem), aucun transport n’est en service excepté les navettes (minivan), qui vous coûtera un peu plus cher, mais rien de dramatique. La route dure un peu moins de 2h.
Florentine Backpacker Hostel : J’ai opté pour cette auberge où la limite d’âge est actuellement de 40 ans. J’ai beaucoup aimé l’ambiance festive, l’accueil, la bonne humeur du personnel, la propreté des dortoirs. Il y a une grande salle commune bien éclairée avec de multiples divans, puis une cuisine pour cuisiner à votre guise. Chaque jour, les bénévoles sur place cuisinent un souper pour tout le monde (contribution volontaire) et chaque soir, à 22h45, ils amènent les assoiffés de party visiter deux bars aux alentours. Superbe expérience!
Abraham Hostel : Je n’ai pas fréquenté l’établissement, mais cette auberge reçoit plusieurs excellents commentaires et je crois que c’est une excellente option pour rencontrer des voyageurs. Si vous cherchez un coin tranquille, elle est toutefois à éviter!
Tant de choses..!
Vous avez de fortes chances d’être fouillé. C’est normal, alors ne stressez pas. Que vous soyez en direction d’Israël (en transit quelque part aux États-Unis) ou que vous quittiez le pays pour retourner chez vous, restez vagues lorsque les douaniers vous posent des questions. Qu’avez-vous fait pendant votre séjour en Israël? Où êtes-vous allé? J’ai visité Tel Aviv, Jérusalem et la Galilée (évitez de mentionner la Palestine!) Connaissez-vous quelqu’un dans le pays? Non. Vous êtes allés au Maroc dans la dernière année? Connaissiez-vous quelqu’un au Maroc? Non. Pourquoi y êtes-vous allé? Comme touriste, pour visiter le pays.
Surtout, restez détendu et souriez aux douaniers. Soyez heureux de voyager et montrez-le. Et restez vagues.
Israël et la Palestine auront été deux destinations touchantes. De par mes rencontres avec l’habitant d’un côté ou de l’autre du mur, j’ai pu saisir un tout petit peu plus ce qu’ils vivent au quotidien et ce que les nouvelles de 17h n’arrivent pas à transmettre : l’histoire d’êtres fabuleux et souriants malgré un destin fracassé et « murassé ». OUI, allez en terre sainte. Voyez par vous-mêmes. Vibrez au contact des gens. Et laissez-vous toucher par ce peuple résilient.
Pour voir mon voyage en vidéo, c’est par ici.
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