J’ai été bien silencieuse dans les derniers mois et pour cause : étant en fin d’écriture de mémoire de maitrise, le temps me manquait. Ça me fait du bien aujourd’hui de reprendre mon clavier afin d’écrire cet article qui s’impose à moi. Aujourd’hui, laissez-moi vous parler de douceur.
Étant prof privée, je croise le chemin d’une multitude de gens : des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des Québécois, des Brésiliens, name it. Dernièrement, j’ai été touchée par la dureté avec laquelle les gens se traitent trop souvent.
Il y a Monique (nom fictif), quinquagénaire bien coiffée qui se tient toujours droite. Elle me parle de sa relation à l’anglais, composée d’échecs, de honte et d’appréhension, car elle s’est convaincue qu’elle n’a pas « la cellule de l’anglais dans la tête ». En route vers des vacances aux États-Unis, elle devient énormément anxieuse juste à l’idée de passer aux douanes et se doit de pratiquer ce qu’elle va dire plusieurs kilomètres avant l’arrivée à la frontière. Si quelqu’un désire lui parler en anglais, son cerveau « s’éteint » à tout coup et de fait, elle s’assure de ne pas comprendre la tentative de l’autre pour entrer en relation avec elle. Elle se trouve ridicule de ne pas maitriser cette langue à son âge et tous ses amis savent qu’elle est nulle car elle se fait un devoir de le leur rappeler régulièrement.
Il y a aussi Pierre (nom fictif), retraité qui s’exige d’apprendre sa langue seconde rapidement alors qu’il pourrait passer son temps à faire des activités qui lui font du bien. Il vit comme un échec sa grande difficulté à se souvenir des notions de grammaire enseignées en classe.
Puis il y a Lucie (nom fictif), qui n’arrive pas à répondre à la question : « Quelles sont tes forces dans la vie ? » car elle ne les voit réellement pas.
Je pourrais aussi vous parler de Béatrice, de Louis, de Josée, de Jacques… Des personnes extraordinaires qui toutes ont un point en commun : elles ne voient pas leur potentiel. Elles jugent leurs erreurs sévèrement et trouvent qu’elles n’en font jamais assez. Moi quand je les regarde, je vois des êtres humains qui ont tous le même besoin : celui de recevoir une bonne dose de douceur.
Pourquoi s’exiger de tout faire parfaitement ? Pourquoi devrions-nous toujours être bien mis, bien parler, réussir du premier coup et faire les bons choix ? Réalisons-nous à quel point nous sommes durs envers nous-mêmes ? Je suis touchée par la sévérité dont usent les gens qui m’entourent envers eux-mêmes, car cette rudesse, je me l’inflige à mes heures. Cependant, quand je la vois se pointer (par exemple quand je mets la lasagne dans le four et que ça prend en feu), j’essaie de voir comment j’accueillerais l’autre si c’était lui qui avait brûlé le repas et alors je fais le choix de m’aimer et de me donner droit à cette douceur.
Au lieu de se censurer sans cesse, pourquoi ne pas se permettre de danser sans savoir les pas, de parler en cessant de vouloir dire les bons mots et de chanter sans avoir la note juste ? C’est ça pour moi, être doux avec soi : se permettre l’imperfection en se disant que c’est parfait comme ça et oser vivre nos couleurs sans constamment s’autocritiquer. C’est de s’offrir l’accueil, l’écoute, le réconfort et le câlin qu’on offrirait à un enfant qui a fait une bêtise, qui a échoué à un examen ou qui a fait pipi dans ses culottes à l’école !
Je réalise qu’à mes yeux, être prof ce n’est pas seulement d’enseigner une matière ; c’est aussi d’être cette dose de douceur qui manque tant aux gens, celle qui croit en eux plus qu’eux-mêmes, leur enseignant comment se voir différemment, espérant qu’à leur tour ils comprennent à quel point ils valent la peine d’être aimés, acceptés, admirés, défendus, supportés, encouragés.
Je vois la beauté de l’infini dans chaque personne dont je croise le chemin. Je souhaite qu’un jour non seulement ils le voient à leur tour, mais qu’ils expérimentent la force de leur valeur jusqu’au plus profond de leur être.
Croyez en vous.
Offrez au monde qui vous êtes.
Brillez.
Mardi 15 avril Accompagnement humain, DéconversionHistoire de vieSpiritualité 0 Commentaires
Ma solution : quitter pour me retrouver et permettre à cette Mélanie que j’avais étouffée si longtemps de vivre.
Jeudi 5 février Accompagnement humain, DéconversionHistoire de vieSpiritualité 0 Commentaires
Quand on catégorise les autres, on les confine à cette image.
Dimanche 20 juillet Accompagnement humain, DéconversionHistoire de vieSpiritualité 2 Commentaires
Les contours de ma spiritualité sont beaucoup plus flous qu’avant.
© Copyright 2024 Mélanie Gagné, tous droits réservés. Site réalisé par Alexandre Bouillé.
Commentaires :
Laisser un commentaire :
Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.