Nous vivons un deuil. Un deuil à la fois bien unique à chacun et à la fois collectif. Nous vivons un deuil, car nous avons réalisé, de façon plus ou moins brutale, comment la vie telle que nous la connaissions ne tenait qu’à un fil.
Pour mieux gérer la crise, certains mangeront plus, mangeront moins, dormiront, s’activeront, écouteront la télévision, passerons des heures à défiler le fil d’actualité de Facebook ou d’Instagram, feront du sport dans leur salon, feront des vidéo-conférences, rénoveront leur maison, offriront des services en ligne gratuits…
And it’s ok. À chacun sa façon de vivre le deuil et cette énorme perte de repères par laquelle nous passons en tant qu’humanité.
Acceptons ce qui est, tout simplement. Acceptons aussi, sans jugement, nos façons uniques de gérer la crise.
En effet, le deuil, ça se traverse une étape à la fois. En psychologie, les théories varient sur le nombre d’étapes (de 5 à 7). Alors que j’en ai souvent entendu parler comme suit:
… c’est plutôt dans le Protégez-vous de décembre 2013 (Oui, ça date !) que j’ai trouvé des mots qui me parlent particulièrement pour la crise que nous vivons actuellement.
Après le choc, le déni et l’état de désorganisation total de ce moment de vie – une semaine passée à dormir, réfléchir tant bien que mal, appeler mes assurances, faire des calculs pour les prochains mois, dormir un peu plus – j’ai réussi à me sortir de l’état d’engourdissement dans lequel j’étais. Un matin, je me suis réveillée avec le goût de croire que oui, ça allait bien aller. Je me suis rappelé – comme si souvent dans ma vie – qu’il y a une raison à toute chose, et alors que pour certains c’est une simple pensée théorique, une phrase répétée sans vraiment y croire, moi, j’y crois profondément.
Aujourd’hui, au cas où ça pourrait vous inspirer, je vous partage mes trucs pour mieux faire face au deuil, à la perte de repères et aux grands changements que nous vivons actuellement.
Alors que le désarroi, la colère, l’angoisse ou la tristesse viennent cogner à ma porte, je les accueille et les invite à se dire, car après tout, elles sont là pour me parler de moi. Je plonge dans mon journal, je les écris et les dessine. Je les exprime et leur donne une voix afin qu’elles ne restent pas prises en moi. Je me donne le droit de pleurer, de dormir et de ne pas être efficace.
Je fais du sport, j’écoute un film, je prends un bain, je mange une fondue au chocolat, je vois des amis. Je me donne le droit d’être, tout simplement, et je priorise les activités qui me font du bien. Pour plus d’idées, je vous invite à lire cet article.
Il est tellement bon de sentir que nous ne sommes pas seuls dans nos traversées! Parfois, il suffit aussi d’avoir un bon ami à qui se confier, un ami qui sait écouter et accueillir sans jugement, avec patience. Que ce soit dans la maladie, l’échec amoureux, le décès d’un être cher, la perte d’un emploi ou l’éclatement d’une vie, ça fait du bien de se rappeler que d’autres sont passés par là avant nous et l’ont surmonté. Ça fait du bien d’entendre leurs trucs pour s’en sortir. Qui sait, peut-être y trouverai-je un espoir ou une solution pour moi?
Je prends le temps de bien nommer et comprendre ce qui se passe, ce qui est en changement, ce qui bouscule. Je les écris dans un journal, j’en discute avec des amis. L’expérience m’a montrée que plus je vis la transition en pleine conscience, mieux je vais m’en sortir. Il est plus doux de se mettre la tête dans le sable et de ne pas regarder ce qui est, mais sur le long terme cette manière de gérer cause des dégâts beaucoup plus difficiles à réparer.
Cliquez ici pour voir un exercice que je vous propose de faire dans votre journal.
Une à une, je déconstruis mes pensée et la vision que j’avais de ma vie, pour mieux me reconstruire. Déconstruire ses pensées, c’est l’action de « changer de cassette », de demander à son cerveau d’emprunter des voies de réflexion et des réflexes intellectuels, émotionnels et spirituels différents de ceux suivis pendant les dix, vingt, trente dernières années.
Oui, c’est dur de lâcher prise. C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Lâcher prise, c’est renoncer au retour des choses telles qu’on les connaissait. Personnellement, pour y arriver, je dois me laisser du temps. Puis un jour, j’arrive à poser mon regard sur ce qui était, à remercier cette étape de vie, puis à me tourner et à continuer mon chemin, en laissant ce-qui-était-mais-n’est-plus derrière moi.
Cette étape, c’est celle que je préfère. C’est ici que ma créativité se réveille à nouveau, et que de nouvelles plantes commencent à croître dans le jardin de mon existence. J’entrevois de nouvelles possibilités et j’en ressens de la joie et de l’excitation.
Je regarde derrière moi et constate tout ce que cette traversée m’a permis de développer, de solidifier, de créer. Je prends le temps de rêver ma vie à nouveau, avec ses nouveaux paramètres.
Oui, notre vie a complètement changé dans les derniers temps. Cette expérience de transition majeure collective restera gravée dans nos mémoires pendant longtemps. Moi, j’en suis déjà à voir les fruits dans ma vie, des fruits que je n’aurais jamais pensé être aussi positifs.
En attendant de vous revoir face à face, je vous souhaite…
Que cette perte de repères et ces deuils vous amène au cœur de vous, au plus proche de votre humanité. Que cette transition vous invite à vous reconnecter à votre essence et à votre puissance créatrice. Que cette pause vous fasse revenir à l’essentiel et vous remplisse d’une paix comme vous l’avez rarement connue.
Merci Luc de m’avoir lue 🙂
C’est bien de relire, sous d’autres mots, ce que l’on connaît déjà. ou de découvrir quelque chose sur sur soi et le changement ! Merci
Merci Mary Ann, d’avoir pris le temps de me lire 🙂
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Belle présence à soi nécessaire pour arriver à rédiger ce beau texte : merci Mélanie