Première explosion

Première explosion

« Mélanie, on a reçu un appel du Québec. (pause) Ton père est décédé. » Et je m’effondre par terre.

J’ai eu une belle enfance. Fille unique, mes parents ont vraiment pris soin de moi. Ils m’ont envoyée dans une école de musique, ils ont passé des heures à jouer avec moi, ils m’ont gâtée plus que n’importe quel enfant sur terre. On vivait en campagne mes cousins venaient passer des jours à la maison ; ils étaient mes meilleurs amis. Ensemble on se questionnait sur le sens de la vie et sur l’existence des extra-terrestres et on explorait la nature aux alentours, y découvrant plein de « mystères ».

Puis un jour, les choses ont commencé à mal aller. Après le suicide de son meilleur ami, mon père est tombé en dépression. J’avais 12 ans. Puis une de mes tantes est décédée subitement dans un accident de voiture, et on a interdit à ses enfants (qui étaient comme des frères pour moi) tout contact avec la famille (longue histoire). Un mois plus tard, c’est ma grand-mère qui est décédée d’un AVC. J’avais 14 ans. Mes parents se chicanaient beaucoup à l’époque, et très fort, ce qui créait chez moi beaucoup d’insécurité. Ils n’allaient pas bien et je sentais que je ne pouvais compter que sur moi. L’année suivante, à l’âge de 15 ans, j’ai fait une rechute d’arthrite au niveau des genoux et de la mâchoire (j’avais de la difficulté à entrer une cuillère dans ma bouche tellement elle n’ouvrait plus) et mes parents se sont finalement séparés, ce qui a entraîné un déménagement brusque et rapide.

Toutes ces pertes soudaines m’ont fait violence et m’ont fait prendre conscience très jeune que tout est éphémère.

C’est à cette époque que j’ai commencé à chercher des réponses plus sérieuses à mes questions sur le sens de la vie. J’ai lu des livres, expérimenté des trucs.

Puis au début de mes 16 ans, après un an de travail pour mettre sur pied ce projet, je suis partie en Haïti dans le cadre d’un voyage humanitaire. Premier voyage, énorme défi, mais tellement fière d’y être ! Je devais y passer 3 semaines, mais la quatrième journée on reçoit un appel du Québec et…

« Mélanie, on a reçu un appel du Québec. (pause) Ton père est décédé. » Et je m’effondre par terre.

Je me rends au téléphone le plus proche (au village d’à côté !) et je parle à ma famille. Je me ressaisis rapidement ; en revenant au centre où nous dormons, c’est moi qui console mes amis ! Deux jours plus tard, je rentre au Québec.

Ça y est, j’ai atteint le fond. Tout s’effondre autour de moi : j’ai perdu ma santé, la campagne où j’ai grandi, mon noyau familial, mon projet en Haïti et des gens qui m’étaient plus que chers.

La mort de mon père, jumelée à toutes les pertes précédentes, me fait réaliser que je pourrais tout perdre à tout moment et crée chez moi une grande peur du lendemain.

Je crois que c’est à ce moment que je me suis promis de ne plus jamais dépendre de personne, de ne jamais trop m’attacher à quelqu’un ou à un lieu ou à un projet, car la vie venait de m’enseigner une leçon : vraiment tout est éphémère.

Malheureusement, je n’ai pas eu le courage d’aller au fond de tous ces deuils. Je les ai enterrés bien profondément et j’ai mené une belle vie… jusqu’au jour où ils ont refait surface. Et cela m’a mené à ma deuxième grande rupture. Pour lire la suite, cliquez ici.

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