Des fois j’ai pas envie

Des fois j’ai pas envie

Il y a des jours où ça ne me tente pas. Où ça me décourage de même penser aux sujets spirituels. Dans ces moments-là, peu importe qu’on parle de yoga, de Jésus ou de nettoyage de chakras, ça me fait grincer des dents.

Je me souviens
Je suis dans un souper avec des amis. Je ne sais pas comment ça se présente, mais la conversation tourne brusquement vers le sujet de la vie spirituelle. On parle de ce que ça veut dire au Québec d’être chrétien, de régression dans des vies antérieures, de médiumnité, d’athéisme, de fantômes. Tout y passe. Je participe à la construction de sens de l’instant : j’écoute attentivement et je prends la parole quand ça vient. Nous sommes quatre et bien que deux partagent des points de vue très similaires, je sens tout de même qu’à ce moment, quatre vies se rencontrent, se découvrent, se questionnent, incertaines de l’impact que ce rendez-vous aura sur leurs voies respectives. J’aime l’échange car je nous sens tous dans une attitude de respect face à l’autre, et je le déteste aussi, car il ne fait que me confronter, une fois de plus, au point d’interrogation qui m’habite depuis maintenant plus de quatre ans. Je les entends parler de leurs trucs pour se brancher à l’au-delà, le cœur dressé de convictions. Et là, juste là, je sens une porte se fermer en moi. Un court-circuit douloureux. Je mets une barrière entre moi et les autres, un mur secret que personne ne voit. C’est pour me protéger, me couper, me désengager silencieusement. À ce moment, je juge et je nous trouve tous un peu bêtes.

Je vois les gens (m’incluant) se démener pour essayer de comprendre, de croire, d’effleurer la Vérité du bout du doigt. Et pour quoi ? Des fois, j’ai envie de répondre : « pour rien ». Parce qu’au bout du compte, on ne saura pas, même si on pense savoir.

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