Déconversion…. quelle est la VÔTRE?

Déconversion…. quelle est la VÔTRE?

Déconversion… Ce mot ne vous dit rien ? Je comprends. Moi non plus, il ne me disait rien quand j’étais en plein dedans, en train de vivre la plus grande déconversion de ma vie. Soyons honnête, ce mot existe à peine ; mon logiciel de traitement de texte le souligne en rouge chaque fois que je l’écris et on me sert une moue dubitative lorsqu’on l’entend pour la première fois. Comme si ce mot n’avait pas encore trouvé sa place dans le dictionnaire. C’est un peu ça, la déconversion : la recherche de l’espace qui nous revient, de cette place qu’on a le droit d’occuper, du positionnement qu’on a envie d’endosser. Le mot déconversion n’a pas encore trouvé sa voix, et j’irais jusqu’à dire qu’il l’a plutôt perdue, sa voie.

 

Ce mot se murmure du bout des lèvres de la part de ceux qui la vivent, car nommer quelque chose, c’est acquiescer à son existence. S’avouer en déconversion nous rappelle à nous-mêmes que notre compréhension du monde est bouleversée, en grand remaniement, et que pour le moment elle a l’aspect de notre sous-sol en rénovation : celui d’un chantier qu’on préfère parfois éviter. Traverser une déconversion affirme au monde que nous sommes dans une phase de dépoussiérage de nos croyances sur l’ici et maintenant, mais aussi sur l’hier et le demain. C’est reconnaître que ce que nous croyions vrai ne l’est plus réellement.

 

Alors que ce mot est inconnu de la plupart, il nous concerne pourtant tous : se déconvertir, nous aurons tous à le faire, à un moment ou à un autre de notre existence. Pour certains, le processus sera même vécu plus d’une fois.

 

Se déconvertir, enfant, c’est arrêter de croire au Père Noël et à la Fée des dents, c’est se rendre compte que nos professeurs ne détiennent pas la vérité absolue, c’est commencer à exister en dehors de notre cocon familial.

 

Se déconvertir, jeune adulte, c’est renoncer à un programme d’études tant désiré par nos parents quand nous frappons le mur de l’épuisement. C’est remettre en question les idéaux qu’ils nous ont si passionnément transmis pour les déloger un à un de notre esprit afin d’évaluer, peut-être pour la première fois de notre vie d’adulte, vers quelle direction nous souhaitons vraiment aller.

 

Se déconvertir, c’est avoir à redéfinir notre vie lors d’une rupture amoureuse. C’est chercher le sens en se réveillant le matin dans un lit vide, alors que tous nos projets de vie incluaient l’autre. C’est s’avouer s’être trompé en ayant cru avoir trouvé la bonne personne.

 

Se déconvertir, c’est recevoir un diagnostique de santé qui changera tout à nos habitudes. C’est passer par le déni, la colère, la peine, le désarroi et leur donner un espace d’expression. C’est tranquillement mettre en place un « nouveau normal », une pierre à la fois.

 

Se déconvertir, une fois âgé, c’est entendre l’invitation de notre corps à ralentir. C’est faire face au regard des autres qui ne nous voient plus comme avant, être relégué au « vous » et affronter la perte d’autonomie. C’est reconnaître que nos enfants sont maintenant ceux qui nous aident, et non l’inverse.

 

Se déconvertir, c’est vivre dans un monde en pandémie où, du jour au lendemain, nos emplois et nos rêvent sont mis à la porte. C’est naviguer en eaux troubles, dans un quotidien où notre conception de la liberté est ébranlée. C’est lutter pour trouver du sens, refuser d’accepter que tout ne sera plus comme avant, c’est tenter d’imaginer notre vie autrement.

 

Les déconvertis sont des survivants. Et soyons honnêtes : certains en meurent. La perte d’identité et de repères est parfois tellement sévère que quelques-uns ne passeront pas le cap. La déconversion ressemble à une montagne qui, au début, nous paraît infranchissable. « Courage, monte ; tu verras comme c’est beau, en haut. » Les autres, ceux qui ne sont pas dans notre peau, ils ont beau nous faire des promesses remplies d’espoir, mais la montée peut sembler longue pour ceux qui portent les bottes de marche.

 

La bonne nouvelle, c’est que Jésus est mort pour nous sur la croix. Oups ! Non… ça c’est la bonne nouvelle que je prêchais AVANT ma déconversion. La bonne nouvelle, donc, c’est que pour ceux qui marcheront le chemin de la déconversion jusqu’au bout, il y a un grand potentiel de vie. En fait, il y a un potentiel de Vie avec un grand V, cette Vie qui nous ramène à notre essence, car se déconvertir implique de se dépouiller de tout, afin de revenir à l’essentiel.

 

Bien que la déconversion soit la fin d’une étape, elle est aussi le début d’une épopée en haute mer. De l’autre côté du choc et des larmes, la route continue. Et un jour, nous nous rendons compte que non, l’avant n’existe plus, mais que devant nous s’ouvre le chemin de tous les possibles, et que nous y serons heureux…. différemment.

 

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